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L’objectif de la mission était de faire comprendre aux populations le rôle des postes de sécurité et acquérir du coup leur impact sur la sécurité des populations depuis l’ouverture de ces postes.

Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité et d’autres formes de criminalité en général et celle du braquage routier en particulier, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a crée à travers le pays plusieurs postes de sécurité temporaires. Et cela conformément au décret N°92-189 P/CTSP du 7 février 1992 et à l’arrêté interministériel N°97-1130 MTTP (ministère des transports et des travaux publics).

Il faut dorénavant faire la distinction entre poste de sécurité et poste de contrôle. Les postes de contrôle s’occupent des droits de traversée routière (DTR) sur les véhicules de transport. Quant aux postes de sécurité, ils doivent assurer la sécurité générale des axes routiers sur lesquels ils sont implantés et de prévenir les accidents de la circulation routière à l’exclusion des missions de contrôle sur les véhicules dévolues aux postes de DTR.

Les postes de sécurité temporaires sont opérationnels pour la plupart depuis seulement trois mois. Ils sont occupés par quatre gendarmes équipés d’armes et de grosses motos pour pouvoir faire face à leur mission. Avec l’aide du ministère du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes âgées, les agents sont logés dans un local d’une pièce construit généralement à l’entrée où à la sortie du village.

Ils opèrent sur les tronçons séparant deux villages pour sécuriser les véhicules de transport contre les braquages. Les agents interviennent aussi en cas d’accident de circulation où de vol de bétail qui sont très fréquents dans les zones visitées par la mission. Les postes de Koualé, de Zantiébougou, de Sido, de Zambougou, de Dialakoroba sur l’axe Bamako-Sikasso et de Néméko à cheval entre Ouéléssébougou et Sélingué ont reçu la délégation.

Ces postes partagent généralement plusieurs points communs. Ils ont été crées presqu’au même moment et font tous face aux mêmes réalités sinon aux mêmes problèmes. Les populations de ces localités font l’objet d’attaques de bandits de grand chemin, de vol de bétail, de viol incessant des femmes et jeunes filles, et de braquage des véhicules de transport. Selon ces populations, les malfaiteurs sont le plus souvent des étrangers qui viennent passer la nuit dans leur village et en partant commettent leur forfait.

C’est pour mettre fin aux règnes de ces bandits et autres malfaiteurs que le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a crée en 2004 une vingtaine de postes de sécurité temporaires à travers le territoire national et compte en créer une trentaine en 2005.

Mais en attendant d’étendre ces postes à d’autres localités, les populations bénéficiaires approuvent la création des postes de sécurité, même si elles estiment que c’est un début et qu’il faudra un temps pour voir si les agents pourront faire face à toutes les menaces. Pour Fansé Koné, chef de village de Koualé, la présence des agents dans son village a permis de dissuader les jeunes dans leurs entreprises malsaines (viol collectif ou autres) et de diminuer les braquages et enlèvement de bétail.

Ousmane Kéïta, Conseil communal à Zantiébougou n’en dit pas moins. «Les populations sont aujourd’hui à l’aise avec la création des postes de sécurité. On constate un grand changement sur le plan sécuritaire à Zantiébougou et environnant», témoigne-t-il. M. Kéïta a expliqué que la présence des agents a même contribué à éduquer les populations qui n’osent plus faire les choses à leur tête, citant en exemple la maîtrise de l’excès de vitesse.

Quant à Hamidou Dicko, sous-préfet de Zantiébougou, il indique que les braquages çà et là sont devenus très rares dans les différentes communes de son arrondissement. Il n’a pas manqué d’interpeller les autorités nationales sur la nécessité de doter les postes de sécurité de personnel et du matériel pour qu’ils puissent accomplir leur mission.

La Brigade territoriale de Koumantou dont Zantiébougou relève ne dispose que de dix gendarmes y compris le commandant de Brigade (CB). Elle n’a que deux motos pour six communes à couvrir d’où l’indignation du sous-préfet Dicko : «comment peut-on leur (les agents) exiger plus de résultats ?».

Prenant de plus en plus confiance aux postes de sécurité, certains élus locaux demandent même l’élargissement de la compétence des postes de sécurité afin qu’ils puissent contrôler aussi les véhicules pour y constater s’il y a ou non de la viande de bétail volé.

Le représentant du département explique que les agents des postes de sécurité peuvent faire souvent des barrages pour vérifier une information et procéder à des contrôles, mais il leur ait formellement interdit de prendre de l’argent.

Idrissa Maïga

11 mai 2005