On se rappelle, les premières autorités de la 2e République (régime de Moussa Traoré) avaient fait du port de casque une obligation pour tout motocycliste. Voilà qu’après plusieurs années, le système revient encore.
De nos jours, l’insécurité routière a pris de l’ampleur dans notre pays, surtout dans la capitale. Le nombre d’accidents tragiques augmente d’année en année.
C’est pourquoi le gouvernement du Mali a initié la semaine de la sécurité routière dont le thème de la deuxième édition était “Les engins à deux roues, quel danger !”.
La sécurité routière se définit comme un ensemble de mesures législatives, réglementaires techniques et de conditions humaines à satisfaire pour assurer le déplacement des personnes ou des marchandises dans les meilleures conditions de sécurité. Ces mesures sont hélas foulées aux pieds, à longueur de la journée.
Pour agir sur la fréquence et la gravité des accidents, il faut nécessairement agir simultanément sur les composantes suivantes : la route et son environnement, le véhicule, l’homme c’est à dire les conducteurs et les piétons.
Le Mali dispose d’une réglementation de base, le nouveau code de la route pour la prévention des accidents de la circulation routière, mais pour que les résultats escomptés soient atteints, il faut que les usagers en fassent un bon usage.
Pour l’amélioration de l’état technique des véhicules, l’Etat, a signé avec Mali-Technic-Système, une convention de concession de service public de contrôle technique des véhicules depuis 1995.
Tous les véhicules, ceux des particuliers, ou de l’administration dont l’âge dépasse trois ans sont concernés par la visite.
Mais malheureusement elle ne se fait pas comme il se doit. Avec 10.000 ou 15.000FCFA et en absence du véhicule, les agents chargés de la visite technique attestent que le véhicule est sans défaut.
Les engins à deux roues ne sont pas concernés. Ces derniers ne doivent-ils pas faire l’objet d’un contrôle technique? Surtout au niveau du système de freinage, qui présente pour la plupart une défaillance.
Le facteur humain constitue 62% des causes des accidents de circulation. Surtout les motocyclistes qui se faufilent entre les véhicules, violent les panneaux de signalisations et les indicatifs sur le goudron.
Pour cela, une opération du groupement Mobile de Sécurité (GMS), qui consiste à intercepter tout motocycliste qui violera le code de la route, a commencé il n’y a pas longtemps sur toutes les grands artères.
Le port de casque et le permis de conduire pour les motocyclistes, que le gouvernement entend pérenniser est un moyen de minimiser les cas de décès dus aux accidents.
Les décès d’accidents concernent pour la plupart, les motocyclistes, qui souvent gravement touchés à la tête succombent à leur blessure.
De peur, que certaines personnes n’utilisent la calebasse, comme cela a été le cas au temps de Moussa Traoré pour la vigilance des usagers ou des forces de sécurité routière, le gouvernement du Mali entend homologuer la marque de casque qui sera utilisée. Parviendra t-on jamais à faire accepter le port du casque?
Par rapport à cette question, il y a un scepticisme dans l’esprit des Bamakois, en raison de l’existence de plusieurs facteurs qui contribuent à entraver un tel projet. Pourtant cette ambition tient à coeur aux autorités du District.
Pour la réalisation, la réussite d’un tel projet, le gouvernement du Mali devra rapidement trouver une solution à l’incivisme.
Chose qui ne sera possible qu’à travers le développement d’une synergie entre les autorités du District et les Commissariats de police, car exigeant un suivi régulier de la circulation routière.
Tant qu’il n’en sera pas ainsi, le District de Bamako et les autres grandes villes seront toujours en proie au désordre et à l’insécurité dans la circulation routière.
Moussa TOURE
13 février 2006.