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Si lors de ce conclave, les militants ont planché, entre autres préoccupations, sur la vie de la formation politique et la situation socio-économique du Mali, ce qu’attendaient de nombreux commentateurs était la nouvelle orientation du parti. Et les cadres du parti s’y étaient préparés. En effet, pour le président du parti, Ibrahim Boubacar Keïta, il s’agissait de mesurer le parcours du RPM avec lucidité.

Les tisserands avaient obligation d’examiner leurs instruments de lutte et leurs forces et faiblesses, y compris celles du premier responsable du parti. Se prononçant sur la situation politique du pays, Ibrahim Boubacar Keïta, sans ambages, a affirmé que le projet démocratique du Mali est aujourd’hui à la croisée des chemins. “Le projet démocratique du Mali ne sera complet que lorsqu’il se préservera de la complaisance, de l’obséquiosité et de la peur“, a dit IBK. Le Président du RPM estime que cette mission est celle de son parti qui, s’il s’y dérogeait, contribuerait à faire échouer la démocratie malienne. “Nulle envie, nulle prétention ! Nous croyons à la confrontation des idées“, a t-il ajouté.

Le parti des tisserands qui semble avoir encaissé des coups après ses prises de positions face à des questions nationales veut éclaircir les choses. “Le portefeuille ou le poste n’a d’intérêt pour nous“, a assuré IBK. Mais, avertit-il, “les agressions récentes contre le RPM, loin de nous intimider, semblent nous avoir galvanisé“.

Par ailleurs, au-delà de la tension latente, la cérémonie d’ouverture, pleine de nostalgie, aurait dépassé les attentes du président du parti des tisserands. En fait la présence de 21 partis politiques a été visiblement plus que des civilités pour Ibrahim Boubacar Keïta. Parmi les partis présents, ont notait : l’URD, l’US-RDA, le PARENA, le MPR et l’ADEMA, entre autres. Et quand il s’est agi pour les représentants de ces partis d’intervenir, notamment Ali Nouhoum Diallo l’ADEMA, le sentiment unanimement partagé fut qu’au-delà des contingences historiques, les adversaires d’hier peuvent mettre le Mali au-dessus de leurs clivages pour se réconcilier.

Soumaïla T. Diarra

24 juillet 2006