Ainsi, pour relancer son économie, le gouvernement
malien a élaboré une politique d’industrialisation en
novembre 2004 afin d’assurer un développement
industriel ordonné, rapide et durable pour la période
2004-2007.
Surtout qu’au milieu des années 70, les
sociétés et entreprises d’Etat ont rencontré des
difficultés hypothéquant leur survie, ce qui a conduit
au désengagement progressif de l’Etat du secteur
productif au profit des privés (nationaux et/ou
étrangers).
C’est ainsi que l’Etat a opté dans les
années 90 pour un développement industriel basé sur
l’initiative privée tout en se limitant à la
règlementation et à la création d’un cadre propice aux
affaires.
D’où la nécessité de cette politique
d’industrialisation avec des stratégies
d’industrialisation consacrées au développement de
quelques produits des filières prioritaires (fruits et
légumes, céréales, oléagineux, bétail et viande, cuirs
et peaux, lait, coton, poisson) à court, moyen et long
termes.
Pour cela, il s’agit entre autres de
développer les filières riz, sucre, viande, mangues
pour l’exportation vers les marchés des pays voisins
et ceux de la méditerranée, promouvoir la création
d’unités de valorisation des ressources du sous-sol
comme la cimenterie et l’usine d’engrais, garantir un
approvisionnement régulier des industries en matières
premières locales (en quantité et en qualité) et
assurer une relative stabilité de leur prix.
A cet effet, le portefeuille de projets retenus pour
être réalisés en 2004-2007 est notamment la mise en
place d’un complexe sucrier à Markala, de deux
filatures, deux rizeries modernes, trois unités de
transformation de la viande rouge, deux unités de
production d’aliment bétail, une fabrique d’articles
en cuir.
En plus, à long terme, au-delà de 2007, les
perspectives permettent l’amélioration des conditions
de compétitivité des entreprises. Ainsi dans le
domaine de l’énergie, le programme de raccordement de
la société Energie du Mali prévoit la réalisation de
la ligne 225 KV
Sikasso-Bougouni-Ouélessebougou-Kodialani, celle de la
ligne moyenne tension Ansongo-Bourem-Gao ainsi que la
ligne Kéniéba-Sadiola.
En ce qui concerne le domaine de l’éducation et de la
formation professionnelle, la 3ème phase du programme
d’Investissement sectoriel de l’éducation (PISE)
s’étalera de 2008 à 2010 avec comme axes prioritaires
un enseignement professionnel adapté aux besoins de
l’économie, un enseignement secondaire général et
technique rénové et performant et un enseignement
supérieur de qualité aux coûts maîtrisés répondant à
des besoins prioritaires. S’agissant de la formation
professionnelle, il est prévu la disponibilité d’une
main d’oeuvre qualifiée conformément aux normes
internationales et dans le domaine des
télécommunications des baisses de tarifs allant jusqu’à 10% par an sont prévues.
Pour ce qui est du domaine de l’agriculture, le
schéma directeur de développement de l’Office du Niger
prévoit l’augmentation des superficies de 120.000 ha
d’ici l’an 2020.
Et parmi les projets agricoles
retenus au-delà de 2007 figurent notamment le projet
de développement agricole le long de l’axe routier
Konna-Korientzé-Tonka.
Dans le domaine de la santé, les stratégies visent à
réduire en moyenne le taux de mortalité
infanto-juvénile de 20% entre 2001 et 2008 et le taux
de mortalité maternelle de 43% pour la même période.
Cependant pour la réalisation de ce portefeuille de
projets retenu, des mesures ont été retenues par le
gouvernement comme les exonérations sur les droits de
douanes et renoncement à la TVA pour les équipements
et les matériaux de construction des projets
industriels. Les travaux de réhabilitation de la route
Kayes.
Diamou-Bafoulabé longue de 150 Km sont inscrits
dans un programme prioritaire. Ce qui va permettre le
démarrage de la construction de la cimenterie de
Diamou lontemps bloquée pour manque d’infrastructures
de transport. Et le début des travaux était prévu pour
le mois dernier (juin 2005).
Avec ces mesures et l’appui des partenaires
techniques et financiers on peut espérer sur la
réalisation d’unités industrielles privées
compétitives et porteuses de croissance rapide et
d’emplois durables d’ici 2007.
Dado CAMARA
05 juin 2005