Les nombreux défis qui l’attendaient et dont il avait promis de relever, avaient pour noms : apaisement du climat politique, problèmes sociaux avec le coût élevé de la vie, manque de logements, promotion de la santé pour tous, relance économique avec le désenclavement du pays, emploi des jeunes etc. De 2002 à nos jours, beaucoup de choses ont été réalisées, mais beaucoup restent aussi à faire. Un déplacement en 4e, 5e, 6e, et 7e régions nous permet de mesurer le chemin parcouru.
Le Mali en quête d’une sécurité alimentaire
L’autosuffisance alimentaire demeure un défi à relever pour les autorités de la IIIe République. C’est pourquoi le gouvernement a entrepris depuis 2002 un vaste programme d’extension et de réhabilitation des plaines agricoles irriguées par le fleuve Niger. Aujourd’hui, les travaux sur ces différents sites ont beaucoup avancé et permettent d’entretenir l’espoir pour l’amélioration du rendement à l’hectare.
L’Office du Niger, un des plus grands aménagements hydro agricoles d’Afrique de l’Ouest, se présente aujourd’hui comme un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Les travaux d’aménagement et de réaménagement, effectués ces dernières années dans cette zone, sont énormes. Nous pourrons citer le projet de Bewani initié pour accroître la culture du riz. Il consiste à la réhabilitation du Canal Costes Ongoïba, long de 19 km, qui part du Point A à Bewani. Ce Canal va servir les casiers de Bewani, Koumouna, Séribabougou, les champs de Cannes…
Le Canal Costes Angoïba qui a été ainsi donc agrandi, a désormais une capacité de couverture de près de 29 000 hectares. Dans le cadre du même projet, on note le Drain de Massala, long de 4 km, qui permettra de récupérer les eaux de drainage du distributeur de Bewani.
L’Office du Niger connaît depuis quelques années une croissance agricole due au soutien des autorités de la IIIe République. Mais un des enjeux majeurs dans cette zone reste l’extension des surfaces aménagées avec la participation des bénéficiaires et la mobilisation des fonds nationaux et étrangers afin d’augmenter les superficies aménagées. Ce, pour pouvoir répondre à une pression foncière de plus en plus forte.
L’effort du gouvernement dans cette politique d’aménagement de nouvelles surfaces à l’Office du Niger a permis la mise en valeur du périmètre rizicole de Ke-Macina (3400 ha) en novembre 2004 sur financement Koweitien et BOAD.
A Kologotomo également, toujours en zone Office du Niger, les travaux d’aménagement concernent la réhabilitation de 1250 ha à Boky-Wèrè d’un montant de 4 milliards de FCFA. Ces travaux ont démarré en novembre passé et dureront 8 mois.
Dans la zone N’Débougou, le potentiel exploitable est aussi énorme et des efforts sont consentis pour accroître la production. Le Directeur Amadou Boye Coulibaly croit beaucoup en l’avenir de sa zone. Huit milliards de FCFA, selon lui, sont déjà acquis pour le démarrage des travaux de plus de 10.000 hectares. Ces dernières années, la zone N’Débougou a enregistré une croissance productive grâce à la politique d’aménagement et de réhabilitation, mais aussi grâce à la politique agricole appliquée par bon nombre de paysans.
Selon lui, le paysan qui respecte le calendrier agricole peut produire 6 tonnes /hectare. Les projets en cours dans cette zone sont : Siengo extension qui fait 2500 ha dont 500 ha sont déjà financés par la Banque Islamique de Développement. N’Débougou extension III, (13 000 ha) qui fait 8 milliards sur financement KSW allemand.
Selon Amadou Boye Coulibaly, si le Mali en 1978 célébrait la fête du riz avec une production record de 70.000 tonnes, aujourd’hui la zone de N’Débougou seule produit ces 70.000 tonnes. C’est dire la capacité de production de cette zone.
Le projet Moyen-Bani : renforcer les potentialités agricoles du pays
Le Moyen-Bani pourrait demain devenir ce que l’Office du Niger encore appelé le Delta Central est aujourd’hui, c’est à dire une zone de forte production agricole. Les plaines du Moyen-Bani offrent d’énormes potentialités agricoles, mais qui nécessitent des grands aménagements. Ce qui est en train d’être fait actuellement avec l’accélération des travaux depuis 2003.
Le projet a débuté en 1999, mais à connu des difficultés de démarrage pendant quelques années. D’un coût total de 22 milliards de Francs CFA (dont 14,7 pour les investissements physiques) repartis entre la BAD (16 milliards), le Fonds de l’OPEP (4 milliards) le gouvernement du Mali (2 milliards), le projet vise à augmenter la production agricole, développer la production animale, développer les activités piscicoles, restaurer et protéger l’environnement, réduire l’exode rural.
Il concerne trois cercles : Ségou, Bla et San. Récemment, Djenné a été associé. Les travaux pour la construction de l’ouvrage régulateur sur le Bani qui prévoit l’aménagement et l’irrigation de 4750 ha de rizière, l’aménagement de 2470 ha de bourgoutières, l’empoissonnement de 380 ha de bassins piscicoles ont déjà commencé. 125 km de pistes rurales sont en train d’être réhabilitées (Cinzana, Katiena, Wori, Talo, Fani, Yangasso).
Il est également prévu de développer les activités secondaires des femmes dans les domaines de maraîchage, de transformation et d’élevage. A ce jour, le projet connaît des avancées significatives. Le Seuil de Talo, une des grandes réalisations de ce projet et dont la première pierre avait été posée par le Président Amadou Toumani Touré récemment, connaît déjà un progrès fulgurant dans sa phase de réalisation.
L’ensemble du projet qui comprend trois lots (lot 1 : le Seuil, lot 2 : l’aménagement des plaines, lot 3 : l’aménagement des routes) peut être déjà évalué à plus de 50% de réalisation. Ce qui permet à la majorité des populations des régions concernées par le projet, de nourrir un espoir légitime.
(A suivre).
Envoyé spécial Aimé RODRIGUE
02 juin 2005