Partager

L’homme ne laisse jamais indifférent. Il a ses partisans et admirateurs au sein de la population et dans les couches socio professionnelles. Il a aussi ses détracteurs, surtout au sein de son corps, la police. Le contrôleur général Niamé Keïta, puis qu’il s’agit de lui, ce natif de Nara, dirige depuis plus d’un an la police nationale. A ce titre, il est au devant de l’actualité depuis le déclenchement des opérations simultanées de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale, dans le cadre de l’instauration de la sécurité à Bamako. C’est donc l’occasion pour ses partisans d’égrener les qualités de cet officier qui ne fait pas dans la dentelle.

C’est dans les années 1980, que les Bamakois ont découvert et admiré ce jeune officier de l’époque alors qu’il dirigeait la compagnie de circulation routière (CCR). Le chef Niamé n’hésitait pas à descendre sur le terrain aux côtés de ses hommes dans les artères de la capitale.

Un bon chef, c’est celui qui montre l’exemple, tel est son crédo. De cette époque à maintenant, Niamé Keïta a gravi les échelons et pris des galons à la police, mais son crédo n’a pas changé. Aujourd’hui directeur de la police, Niamé n’hésite pas à s’arrêter à un carrefour pour prêter main forte à ses hommes, à participer personnellement aux patrouilles nocturnes. De 0 heure à 6 heures du matin s’il vous plaît.

C’est dire que le jeune officier de la CCR, malgré ses galons, ses hautes fonctions actuelles, est un homme de terrain. Le Niamé de la CCR est le même à la direction de la police.

L’explication est simple : le contrôleur Keïta est un policier dans l’âme. Homme d’actions, il s’impose par sa présence partout où le devoir l’appelle. Ainsi, lors des émeutes qui ont suivi le match Mali – Togo, à l’époque directeur régional de la police de Bamako, il était là au devant des jeunes policiers de la compagnie de maintien d’ordre du GMS (Groupement mobile de sécurité).

Il est resté sur le terrain, malgré les recommandations de certains proches qui lui demandaient de décrocher comme certains l’ont fait, face à la violence des émeutes. Ce jour, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga n’eût son salut que grâce au professionnalisme de Niamé Keïta.

En effet, l’officier est parvenu à ouvrir un passage au niveau de la chaussée submersible de Sotuba, pour permettre au cortège du PM d’échapper aux manifestants. Des actions d’éclats, Niamé Keïta en a accompli durant sa carrière. Jeune officier de police en service à Sikasso, il avait pourchassé un malfrat jusqu’à Abidjan.

Là, il réalisa un véritable kidnapping digne d’un roman policier pour ramener le bandit à Bamako, alors que les forces de sécurité ivoiriennes étaient lancées à ses trousses. Voilà Niamé Keïta. Un baroudeur qui croit à ce qu’il accomplit et qui ne recule devant aucun obstacle pour atteindre des résultats.

A propos de résultats, l’homme dès sa prise de fonction en qualité de directeur de la police s’est attelé à la cessation de certains abus, qui détérioraient les rapports entre policiers et citoyens : tracasseries policières, abus d’autorité et contrôles intempestifs.

Autant d’actes qui empoisonnaient les rapports entre la police et les populations. Le contrôleur Keïta s’attela à la tache, afin de remettre l’ordre et la discipline au sein de la police malienne.
Autre action : la moralisation des patrouilles est enclenchée pour mettre fin à certains abus.

En effet, ces patrouilles qui étaient souvent conduites par des sous officiers, donnaient lieu à de nombreux dérapages. Niamé Keïta qui, souvent, descend sur le terrain jusqu’à l’aube, supervise personnellement le déroulement de ces patrouilles dont la conduite est désormais confiée à des officiers. Passons sous silence le cas de nombre de policiers sanctionnés courant 2009 pour divers motifs.

Du retour de la discipline, au sein de la police, Niamé en fait désormais une question d’honneur. De même pour la cessation de certaines petites magouilles qui pourrissaient l’atmosphère au sein de la police. Il s’agit notamment de la gestion des mutations du personnel de la police, qui se faisaient sur la base du plus offrant à certains responsables du service.
Baroudeur pour les uns, zélé pour d’autres, Niamé Keïta n’échappe pas aux critiques.

Sa fonction l’expose. Mais adulé par les citoyens qui voient en lui l’homme qu’il faut à la tête de la police malienne pour redresser bien de choses, Niamé Keïta apparaît comme un mal aimé dans sa propre famille. Pour certains policiers, Niamé est toujours au devant des situations pour s’attirer gloire et honneurs et pour d’autres, c’est un « zélé », adepte des actions spectaculaires avec peu de résultats.

Mais, la police est un corps où le combat de chefs a toujours été féroce. Faut-il mettre ces critiques au compte de ce combat ?
Imperturbable, Niamé Keïta est décidé à poursuivre sa mission à lui confié par le chef de l’État.

Homme de devoir et d’actions, le contrôleur général, Niamé Keïta, est également un homme d’honneur. Le Sarakolé, bon teint de Nara, a un sens élevé de la dignité. Il estime qu’il ne peut décevoir la confiance de celui qui l’a nommé patron de la police malienne avec comme principale mission d’assurer la sécurité de tous les Maliens. Et Niamé Keïta n’est pas prêt à renoncer à sa mission, encore moins à ses convictions.

Ch Sylla

15 Février 2010.