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Les relations qui existent entre artistes et animateurs de radio sont des relations de partenariat. Ces deux groupes sociaux sont intimement liés et l’un ne peut aller sans l’autre. Mais depuis quelque temps, le torchon brûle entre musiciens et animateurs de radio. A l’origine, la décision des premiers de faire payer des droits de diffusion aux seconds concernant la diffusion de leurs produits artistiques. Une réunion des artistes s’était tenue dans ce sens. Mais cette manière de collaborer a été fustigée par les animateurs de radio. Ceux-ci estiment qu’ils ont beaucoup contribué à faire la promotion de jeunes artistes jusque-là inconnus. Mieux, ils affirment que les entretiens avec les chanteurs se déroulent gratuitement et que ces derniers ont plutôt un devoir de reconnaissance à leur endroit.

En effet, les artistes pensent que leurs cassettes sont abusivement utilisées et qu’en conséquence, les promoteurs de radio ou les animateurs doivent leur verser des droits d’auteur par le biais du Bureau Malien du Droit d’Auteur. Pour les animateurs, cette cupidité des artistes viole de principe de bonne collaboration. A leur tour, ils demandent un montant sur chaque titre qui ferait l’objet d’une diffusion. Etant donné que chaque volume comprend plusieurs titres, alors faites le calcul. lls affirment aussi qu’ils peuvent animer leurs émissions à partir des musiques africaines du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina, du Congo etc. Pour les animateurs, ce sont les radios qui sont à la base de la promotion des artistes maliens.

A notre avis, le paiement d’un droit de diffusion tue la collaboration. Cela est d’autant plus vrai que certains artistes seront condamnés à une mort certaine si leur produit artistique n’est pas diffusé sur les chaînes nationales et locales. ll faut également tenir compte surtout du fait que la plupart des radios tirent le diable par la queue. Le combat des artistes se situe au niveau de la piraterie. Leur promotion est l’affaire des radios. C’est pourquoi ils doivent tous revenir à de meilleurs sentiments et solliciter davantage l’aide des animateurs pour qu’ils soient connus et renforcer la collaboration entre artistes, producteurs et animateurs de radio et de télévision.

Si la question du droit d’auteur, tel qu’il est imposé à l’ORTM, doit être débattue, elle ne saurait être réglée sans le Bureau du Droit d’Auteur. Seule cette structure est habilitée, selon la loi à collecter et à redistribuer des droits d’auteur.

Issiaka Sidibé – 25 février