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Ibrahim Boubacar Keita hérite d’un pays avec une armée en débandade, désorganisée et indisciplinée. Pis, une guerre impitoyable de clans entre pro et anti – Sanogo a pris corps au sein de la grande muette. A l’origine, la gratification exceptionnelle accordée à Amadou Aya Sanogo devenu un beau matin général à quatre étoiles alors qu’il était capitaine. « Vive le Mali de Sanogo sinon condamné à mort ».

A croire que c’est le même Sanogo qui reprochait à ATT après son coup de force d’avoir favorisé des amis ! Mieux le capitaine devenu général était un président de la république bis, mieux gardé que le premier magistrat et chef suprême des armées, IBK. En effet, il ne s’était pas débarrassé de sa veste de « président » putschiste.

Cette promotion d’une personnalité, en réalité, encombrant a suscité le courroux de certains de ses camarades superbement ignorés. D’où leur ire, avec comme corollaire : l’embrasement de Kati, la ville garnison.

Si IBK est monté sur le ring en exhibant ses muscles et en mettant hors d’état de nuire les mutins d’un jour, il n’en demeure pas moins que des zones d’ombres subsistent car un doigt accusateur est pointé sur des personnes soupçonnées d’être les auteurs des assassinats planifiés. Le Mali est-il devenu une république bananière où un homme est un loup pour un autre homme ? Pourquoi autant de méchanceté gratuite à l’égard de son prochain ?

Ce qui suscite, aujourd’hui, des interrogations, c’est que des anti-Sanogo sont aux arrêts au moment où les partisans de « ce don de Dieu » jubilent et sur lesquels pèsent des présomptions de culpabilité. IBK est interpellé sur cette question, lui qui a déclaré que « Kati ne fait plus peur… »

Issiaka Sidibé

Le Matinal du 29 Octobre 2013.