Les autorités maliennes à leur tête le Président de la République Amadou Toumani Touré et le ministère de l’Agriculture sont présentement en train de mettre les bouchées doubles pour faire développer le secteur agro-sylvo-pastoral dans notre pays. L’idée est de passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture industrielle… Comme pour concrétiser tout cela, l’opinion nationale et internationale viennent d’assister à la remise aux paysans de 300 tracteurs par le Chef de l’Etat.
A l’occasion d’un déjeuner de presse organisé par le département de l’Agriculture à Samanko, des journalistes ont visité, outre les 300 tracteurs, des batteuses, des pulvériseurs entre autres. Dans son allocution à l’occasion de ce déjeuner de presse du mardi 4 juillet dernier, le secrétaire général Fousseyni Mariko représentant le Ministre Seydou Traoré, s’exprimait en ces termes : “La campagne agricole 2006/2007 a démarré dans des conditions socio-économiques et organisationnelles meilleures par rapport à celle précédente qui a enregistré une production de 3.136.592 tonnes de céréales…”.
Notre pays a d’énormes potentialités pour, dans un premier temps, être auto-suffisant et éventuellement exportateur de céréales. Ce ne sont pas des surfaces cultivables et irrigables qui manquent. L’Office du Niger est une propriété colossale. Sans oublier les nombreux bas-fonds en amont du barrage de Manantali et autres. C’est dire donc que le Président de la République Amadou Toumani Touré et le gouvernement du Mali ne menagent aucun effort pour que les millions de Maliens mangent à leur faim. C’est certainement dans cette optique que le locataire de Koulouba, lors d’une cérémonie diffusée par la télévision nationale, a évoqué la question des pluies artificielles ou provoquées. Mais depuis cette date jusqu’à maintenant, c’est une sorte de silence radio qui s’installe autour de l’affaire. Les paysans qui ont appris la nouvelle, n’en croyaient pas à leurs yeux. Ils comprendront difficilement comment des phénomènes purement divins comme les pluies peuvent être provoquées pour arroser la terre. Et pourtant c’est bien possible. A des coûts de milliards de FCFA. Le dispositif consisterait à bombarder les nuages afin de faire pleuvoir.
Dans la tête d’un paysan, ceci sort de l’ordinaire.
Les populations du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest font en ce moment le pied de grue devant la tombée des première, pluies provoquées. On est presqu’à la mi-juillet, les pluies naturelles se font de plus en plus rares. L’inquiétude s’installe dans les esprits quant au déroulement d’un bon hivernage qui découlerait sur une bonne récolte. L’autre jour, dans un quartier de la commune I du District de Bamako, un grand prêcheur, ayant réquis l’anonymat au milieu de ses nombreux disciples, a laissé entendre que les signes de cette saison pluvieuse ne sont pas du tout prometteurs. D’après lui, même s’il devait pleuvoir, ça se ferait tardivement et les catastrophes naturelles seraient nombreuses. Ceci confirmerait l’idée des personnes dans notre pays qui pensent que les tempêtes, les tremblements de terre et autres glissements de terrain survenus chaque fois sur le continent américain sont dus en grande partie aux fameuses pluies artificilles ou provoquées. C’est pour cette raison que le Chef de l’Etat et le gouvernement doivent faire prendre des dispositions par nos populatoins qui, en réalité, sont profanes en la matière. Si on devait provoquer des précipitations, ça ne se fera pas sans conséquences et sur
l’éco-système et sur la santé humaine et animale… “Prévenir vaut mieux que guerir” ; dit-on.
Il urge de passer préalablement par une sensibilisation, une information par des
spécialistes. On semble être en retard par rapport aux pluies provoquées. Il faut
faire quelque chose.
Goudia KONATÉ
12 juillet 2006