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La pluie torrentielle qui s’est abattue sur Bamako le 28 août continue d’endeuiller des familles dans les différentes communes de la capitale malienne.

jpg_une-2061.jpgLe dernier bilan de l’inondation annoncé le 29 août par le gouvernement s’élève à 30 décès. Mais si on se réfère à des déclarations d’habitants dans les zones sinistrées, on s’achemine vers une centaine de morts. Les dégâts matériels sont tout aussi importants. Des milliers de personnes sont devenues des sans abris notamment dans le quartier de Banconi, Ce bilan révèle l’ampleur de l’horreur qui a succédé aux pluies diluviennes de la journée du 28 août. «Les conditions de vie des populations des quartiers inondés seront déplorables dans les jours à venir», s’inquiète-t-on dans le milieu des organisations humanitaires au premier rang desquelles la croix rouge malienne qui a fait une première évaluation des besoins.

La priorité sera de chercher à reloger les sinistrés et leur assurer une prise en charge sanitaire, les victimes étant essentiellement des démunis. «Nous avons tout perdu : céréales, matériels, habits. C’est une véritable catastrophe», s’insurge Sory Ibrahima Dabo, un sinistré du quartier Banconi (commune I du district de Bamako). Selon nos informations, les communes I et II totalisent un bilan global de 39 morts.

A l’exception du déploiement des victimes dans des établissements scolaires (initiative des municipalités), le gouvernement n’a encore annoncé aucune mesure d’atténuation des souffrances. jpg_une-2062.jpg
Dans un élan de solidarité, des familles épargnées viennent en aide à leurs voisins en les accueillant chez elles. Vingt quatre heures après les faits, la mairie de la communes IV a mis en place un comité de crise. Sa mission est de reloger les sinistrés dans les écoles de la circonscription et mettre en œuvre un plan d’aide d’urgence. Les quartiers les plus touchés de ladite commune sont Lafiabougou Koda, Bougoudani et Djikoroni Para. On y aurait dénombré une cinquantaine de morts.

Si certains peuvent se réjouir de n’avoir perdu que des biens, le choc a été très douloureux pour d’autres. C’est le cas de ce chef de famille dans le quartier Banconi, Jean Baptiste Kamaté, dubitativement le seul rescapé de sa famille. La catastrophe a eu raison de sa maman et de ses quatre enfants. Hier à 18 heures, cinq autres personnes de sa famille étaient toujours portées disparues. A quelque centaines de mètre de son domicile, se situe une autre famille éplorée : au moins six enfants y ont perdu la vie. «La plupart des victimes sont des enfants», se lamente le maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia.

Seydou Coulibaly

© AFRIBONE – Le 30 Août 2013