Après la capitale du Nianan, c’est Ségou qui a accueilli avec beaucoup d’attention la délégation ministérielle dans la salle de conférence du Budget.
Introduisant la rencontre, le ministre Ganfoud a annoncé la couleur : « ce programme ne doit pas être vu comme un projet isolé, mais comme une politique de réforme de l’Etat, donc une composante intrinsèque du système de planification et de gestion du développement en raison du caractère structurant des réformes institutionnelles ».
Le Programme de Développement Institutionnel (PDI), élaboré par le ministère de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les Institutions et adopté par le Gouvernement le 16 juillet 2003 est, selon le ministre Bady Ould Ganfoud, « une vision partagée visant à promouvoir une réforme d’ensemble de l’administration ».
Le Plan Opérationnel dudit programme a été approuvé le 1er décembre 2004. Le ministre de la Fonction Publique d’ajouter que « l’objectif du programme est de créer les conditions d’un développement durable à travers des structures administratives stables, permanentes et crédibles ».
Ainsi, le PDI s’articule autour de six points principaux. Il s’agit de la réorganisation de l’Etat central, à travers des méthodes et des procédures de management des affaires publiques, le renforcement de la déconcentration, la consolidation de la décentralisation, la valorisation et le renforcement des capacités des ressources humaines, la communication et les relations avec les usagers.
Toutes choses qui, dira le ministre Ganfoud, « requiert au préalable la réalisation d’un certain nombre d’activités aux fins de préparer l’adhésion des différents acteurs aux différentes réformes proposées ».
Le PDI, dans sa conception, est un programme global de bonne gouvernance et de développement institutionnel qui porte sur tous les segments de l’appareil d’Etat.
Le ministre de la Fonction Publique étayera cette thèse : « il ne saura y avoir une bonne gestion des affaires publiques et des garanties sérieuses pour les citoyens sans une bonne administration de l’ensemble du territoire…Il importe alors que les structures administratives soient rationnelles, performantes et que les fonctionnaires, les agents de toutes catégorie qui ont la charge de notre administration soient à la hauteur de leurs fonctions pour une meilleure satisfaction des usagers ».
Après ces mots introductifs, les participants à la réunion ont eu droit à des communications relatives au PDI, à son Plan Opérationnel et aux points focaux par Noël Diarra, Commissaire Adjoint au Développement Institutionnel.
Selon M. Diarra, l’analyse des maux qui minent l’administration malienne permet de retenir des déficiences structurelles, la baisse tendancielle du professionnalisme, la multiplication des administrations de « projet » ou de « mission » et l’accélération du désengagement de l’Etat du secteur productif.
Des tares qui « nécessitent la mise en oeuvre du Programme de développement Institutionnel ».
Le Plan Opérationnel (PO) a précisé Noël Diarra, se concentre sur les aspects communs à l’ensemble de l’administration tout en prenant en compte les programmes sectoriels qui comportent des volets de développement institutionnel.
Il reprend la structure du PDI, elle-même développée dans le schéma global de mise en œuvre du PDI (SGO). Le PO comprend, en effet plus d’une cinquantaine d’activités qui vont de l’audit organisationnel de l’ensemble des services centraux, régionaux et régionaux à la rédaction d’un manuel de procédure de contrôle et d’évaluation de la gestion des affaires publiques en passant par une campagne de communication et de sensibilisation sur le dispositif juridique et réglementaire régissant l’administration avec les usagers.
Dernier point abordé par le conférencier, les points focaux.
Le point focal, selon ses explications, assure l’échange d’informations et le suivi des activités du PDI au niveau du département ministériel, de la région et du cercle.
C’est surtout ce dernier point qui a failli faire couler beaucoup de salive aux Ségoviens qui devaient, séance tenante, proposer des responsables pour accomplir la tâche. Mais, grâce à des esprits compréhensifs, ils ont pu trouver une solution. Une attitude que le ministre Bady Ould Ganfoud a saluée.
« Si mes ambitions rencontrent la prédisposition que j’ai vue aujourd’hui, je crois qu’à Ségou, nous trouverons les solutions aux problèmes posés » a conclu le ministre.
Paul MBEN
12 avril 2005