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Les cotonniers, déjà à la phase des capsules et de floraison se portent beaucoup mieux qu’en 2004. Grâce à une bonne pluviométrie et aux dispositions prises par la Cmdt. Selon Tahirou Sangaré qui savoure aujourd’hui la splendeur de son champ, «les pluies ont été précoces cette année permettant aux paysans de commencer le semis vers la fin du mois de mai.

Malgré un temps de sécheresse observé au début du mois de juin, la reprise des pluies dans la deuxième quinzaine de ce mois a permis de poursuivre convenablement les travaux champêtres. Et jusqu’à la date d’aujourd’hui, les pluies sont au rendez-vous.

Ce qui nous réconforte». A Kara, comme à Koloni Foulala I, dans le secteur de Kolondiéba, ainsi qu’à Toula dans la zone de production de Bougouni, le même espoir demeure. Et le souhait d’une pluviométrie bien reparties jusqu’à la maturation des capsules de coton.

De son côté «la Cmdt a pris les dispositions nécessaires pour que les intrants coton soient disponibles auprès des producteurs à temps opportun» affirme le directeur de la production agricole de la Cmdt , Zan Dossaye Diarra. Pour la campagne agricole 2005-2006, les prévisions en superficie coton ont été dépassées.

Elles étaient de 525.000 ha, les producteurs ont cultivé jusqu’à 545.000 ha. «Nous nous attendons à plus de 600.000 tonnes de coton graine, cette année», selon Zan Dossaye Diarra. Ce dépassement des prévisions qui s’explique par la tombée précoce et abondante des pluies et la disponibilité de la bonne semence n’est pas sans conséquences.

En certains lieux, des producteurs ont dépassé leur plan de compagne, un engagement contractuel entre les producteurs et la Cmdt en ce qui concerne les intentions d’emblaver et dont sont fonction, les dotations en engrais.

«Aujourd’hui, il se plaignent du manque d’engrais pour le coton, alors que cela n’était pas prévu au départ», déplore Zan Dossaye Diarra.

Le dépassement des dispositions contractuelles est de 20.000 ha. Ce qui explique le déficit concernant les intrants coton, soulevés par le syndicat des producteurs lors de la réunion statutaire CMDT, OHVN et syndicat des producteurs de coton les 11 et 12 août 2005 au Centre Charles Lwanda de Sikasso, sous la coprisidence du Président directeur général de la Cmdt Ousmane Amion Guindo et du Président de l’Apcam Bakary Togola.

Cette réunion a été mise à profit pour sensibiliser les producteurs sur la gestion des 600.000 tonnes attendues, compte tenu de la capacité d’égrainage des usines qui est de 575.000 tonnes.

Il s’agit de reconduire une «mesure pratique» qui s’est révélée utile l’année dernière. Elle consiste à peser le coton et à bien le garder jusqu’à son évacuation vers l’usine.

«Nous sommes entrain de dire aux producteurs de construire chacun une case spécialement pour conserver sa production».

La pratique vise à faire évacuer les stocks de coton avant les premières pluies, pour les zones qui sont enclavées. Dans les zones accessibles les productions sont gardées jusqu’en mai-juin où elles sont évacuées et égrainées au moment opportun.

«Théoriquement la capacité des usines est dépassée par rapport à un délai normal d’égrainage, mais nous serons amener à aller au delà», annonce le directeur de la production, Zan Dossaye Diarra.

Pour la campagne 2004 -2005, la CMDT a payé Conquête du marché international Les cours du coton ne sont pas maîtrisables pour le géant du coton malien, la Cmdt, mais une philosophie demeure en la matière : «quelle que soit l’évolution des cours, il faut produire du coton de bonne qualité». En effet la bonne qualité permet de vendre la production quelle que soit la morosité du marché. C’est le message fort du Président directeur général de la Cmdt, Ousmane Amion Guindo, lors de la rencontre statutaire Cmdt, OHVN, syndicat des producteurs de coton. Aussi la Cmdt est-elle sur la bonne voie dans la production d’un coton de bonne qualité: en 2003-2004, le coton de qualité de tête était de 44%, il est de 60% en 2005-2006.
Grâce aux efforts fournis, et les missions de sensibilisation, à la Cmdt on pense faire mieux, comme elle a l’habitude de produire jusqu’à concurrence de 75% de coton de qualité.
L’autre manche dans le plan de guerre de la Cmdt pour la conquête du marché international est l’amélioration de la productivité au champ.
Augmenter la quantité de coton graine à produire dans 1 ha. Et ce message semble être bien perçu par les producteurs : «même si le coton est à 160 Fcfa le kg, je m’en sortirai mieux en produisant 2 tonnes à l’ha qu’un autre qui produirait 1 tonne à l’ha. Les intrants utilisés et les charges peuvent être les mêmes, mais les revenus passent du simple au double
».

Emprunter le cheval brésilien

Il s’agit de professionnaliser les producteurs pour qu’ils améliorent leur productivité à l’instar du Brésil qui en a fait son cheval de bataille.

«Nous sommes sur le même marché, mais le Brésil a un rendement au champ qui bat de très loin celui des pays africains. Ce qui fait que le Brésil tire mieux son épingle du jeu. C’est ce cheval de bataille que nous faisons nôtre. C’est la meilleure réponse à la crise du coton», explique la directeur de la production agricole.

Au delà de la qualité du coton et la productivité au champ, le troisième commandement de la Cmdt se résume à réduire l’utilisation des pesticides; Les insecticides représentent 35% dans les charges de la culture cotonnière, révèle le chef de secteur de Kolondieba Lansana Sangaré.

C’est donc un poste de dépenses important, or le coton se vend souvent de moins en moins bien et le paysan ne tire presque pas son compte.

C’est dans l’optique de réduire les charges et de respecter l’environnement que des nouvelles techniques ont été développées avec la recherche.

Il s’agit, après le premier traitement du champ au 35è jour de la germination, et de ne le pulvériser au pesticide qu’après observation d’un certain nombre de chenilles dont la technique est enseignée par l’encadrement.

Au lieu d’un traitement systématique tous les 14 jours, il revient au paysan d’observer 1 fois par semaine et de n’utiliser les pesticides qu’en cas de nécessité. La technique s’appelle le traitement sur seuil.

Boukary Daou

16 août 2005