En prélude à cette bataille, le ministre de l’Agriculture M. Seydou Traoré et son staff ont élaboré « un plan d’action 2005-2006 de lutte contre le criquet pèlerin » présenté aux partenaires au développement le jeudi 24 février 2005 dans la salle de conférences de la DAF du Ministère de l’Agriculture.
Le plan de campagne 2005-2006 dont il est question présente des actions à mettre en oeuvre pour protéger les cultures et les pâturages, et surtout mettre fin à la recrudescence et/ou à l’invasion résiduelle au niveau des pays de la ligne de front dont le Mali fait partie.
(Le plan) ébauche aussi une analyse de la stratégie et une estimation des coûts afférents à leur mise en oeuvre avec comme point de mire la sécurité alimentaire :
– en consolidant les acquis et expériences de la dernière crise acridienne ;
– en réduisant les pertes de la production ;
– en renforçant la capacité d’intervention des différents acteurs. Le coût total d’exécution de ce plan se chiffre à 12.536.253.761 F CFA dont seulement 4.456.113.122 sont disponibles. Cette campagne s’est fixé comme objectif le traitement de 1.000.000 d’hectares contre 600.000 en 2004.
LA STRATEGIE DE LUTTE
Pour atteindre cet objectif, des stratégies de lutte sont prévues. Elles vont de la formation des brigades villageoises à l’achat et au dispatching des produits ; la mise en oeuvre d’un suivi sanitaire et environnemental pendant les différentes phases des opérations de la campagne pour assurer la sécurité de l’homme et de son environnement ; la mobilisation des ressources financières; l’acquisition de nouveaux matériels, équipements, intrants; le suivi-évaluation des actions… Elle sera mise en oeuvre par l’Unité de Lutte contre le criquet pèlerin (ULCCP). Cette structure, selon Fakaba Diakité, conseiller technique au Ministère de l’Agriculture, sera autonome dans sa gestion administrative et financière au sein de l’Office de la protection des végétaux.
Le volet formation sera exécuté pendant les périodes d’accalmie pour le développement des compétences des différents acteurs : techniciens, brigades villageoises. Les thèmes porteront sur les méthodes de collecte, d’analyse et de diffusion de l’information, de même que sur les mesures de protection de l’homme et de l’environnement pour un coût total estimé à 50.640.850 Fcfa, 20 agents seront formés dans chaque capitale régionale plus le District de Bamako.
En cas d’infestation, il est prévu un dispositif aérien antiacridien composé de 10 aéronefs dont deux à Kayes et Nioro, 1 à Nara, un à Dogofry, 1 à Douentza, 3 à Tombouctou, Goundam, Niafunké, 1 à Gao et 1 à Kidal. Il est prévu d’acheter 3 nouveaux avions équipés en matériels de traitement pour un coût de 790.000.000Fcfa; la réparation de deux avions de l’ex-Service National de la protection des végétaux prêtés à l’Armée de l’air pour 285.000.000Fcfa; il est également attendu des contributions des amis du Mali, et la location d’autres avions etc.
FAIBLE MOBILISATION FINANCIÈRE
Sur plus de 12 milliards de francs cfa le coût d’exécution du plan 2005-2006 de lutte antiacridienne, seulement 4.784.091.622 francs sont disponibles dont 1.100.000.000 inscrits au budget national et 2,280 millions US de prêt contracté auprès de la Banque Mondiale. Les partenaires au développement, très attendus sont quelque peu timides.
LE PLAN DE COMMUNICATION
Le plan de communication de la campagne 2005-2006 de lutte contre les criquets pèlerins sera exécuté pour un coût total de 92.550.000Fcfa. Il comprend : la dotation de l’Unité Nationale de lutte contre le criquet pèlerin d’équipements et de matériels de communication appropriés; l’information régulière de l’opinion nationale et internationale à temps sur la situation acridienne au Mali, la mobilisation des populations pour la lutte…
Daba Balla KEITA – 25 février 2005