Cette rencontre qui portait sur les problèmes du District de Bamako (Insécurité, Incendie, Assainissement et autorité de l’État)a enregistré la participation de plus de dix membres du gouvernement de la République, du gouverneur du District, du Maire de Bamako, des Maires des communes du District ; des chefs de quartiers et Notables du District ; des Représentants des communautés religieuses ainsi que des représentants des associations de la Société Civile.
Le premier Ministre à tout d’abord présenté des excuses à nos compatriotes et aux étrangers qui ont été touchés dans leur chair et dans leurs biens au cours de cette obscure journée.
Ousmane Issoufi Maïga a, en outre, indiqué que : « le Gouvernement de la République s’attellera à prendre les mesures idoines pour faire face à leur desiderata malgré les difficultés conjoncturelles que nous traversons».
Cependant, affirme-t-il, à ce jour encore, on se pose la question de savoir, qu’est-ce qui s’est réellement passé pour qu’on en arrive à cette extremité de violence et d’intolérance ?
A la réponse à cette question, il dressa un tableau sombre. Depuis un certain temps, constata-t-il, nous assistons à une situation inquiétante dans notre pays et particulièrement à Bamako.
Nul ne respecte l’autre, nul ne considère la chose publique, nul ne pardonne à l’autre sa différence, très peu accepte d’échanger et de partager, toutes choses qui faisaient nos valeurs, notre richesse, la singularité du peuple Malien.
Selon lui, cette situation inquiétante a eu pour conséquence la montée de l’incivisme, de l’intolérance et de la déperdition.
Et face à cette situation, dira Ousmane Issoufi Maïga, nous assistons à l’effritement dangereuse de l’autorité de l’État qui ne s’exerce plus comme il faut et quand il faut, c’est-à-dire avec célérité, équité, justice et surtout anticipation.
Il rappellera qu’un Etat fort et démocratique est celui qui dispose d’une police efficace et sécurisante d’une gendarmerie alerte et mesurée, d’une garde républicaine, tous ces dispositifs reposant sur une administration forte, compétente, organisée au service exclusif du citoyen et une justice forte et équitable au service du droit et de la quiétude du citoyen.
En dehors de ce cadre sein et convivial, dira le Prémier ministre, on peut dire qu’il y a péril, que nous perdons nos repères et toute la grandeur qui a fait notre fierté.
Selon lui, la situation est suffisamment préoccupante pour que, au cours de cette rencontre nous nous parlions, nous échangions sans langue de bois car il s’agit de notre cadre de vie, de notre sécurité, de celles de nos enfants et de l’image même de notre pays.
Avec près de 2 millions d’habitants, dira Ousmane Issoufi Maïga, Bamako est aujourd’hui concentré de problèmes liés à sa croissance, à l’explosion démographique et à l’insuffisance des mesures et moyens d’assainissement et d’urbanisation.
Ces problèmes, selon lui, se manifestent par la prolifération des quartiers spontanés, l’occupation du domaine public, le manque d’équipement et la vétusté du matériel existant, l’absence de réseaux de voiries, l’inexistence des décharges finales etc.
Tout cela favorise l’installation d’un climat d’insécurité aggravé par une prolifération des armes légères.
Cette insécurité se manifeste tous les jours à nos yeux par des cas de vols, de viols, de braquage, d’accident de circulation de meurtres, d’agressions, d’escroquerie etc.
Ce tableau sombre de Bamako d’aujourd’hui ne doit pas nous pousser à céder à la fatalité, à baisser les bras.
Ousmane Issoufi Maïga a invité ses compatriotes à un sursaut d’orgueil de nationalisme et surtout de citoyenneté.
Selon lui, chacun à son niveau doit s’impliquer, donner le meilleur de lui même pour redorer l’image de notre pays, à commencer par sa capitale.
Les maliens doivent retrouver les valeurs cardinales de leur culture pétrie par des siècles de civilisation. La dignité et l’honneur doivent être nos maîtres mots, mettons les au-dessus de tout.
«Notre Gouvernement dira-t-il, s’est dédié au travail, travail pour les jeunes pour créer les conditions de leur émancipation et leur assurer un avenir dans un monde de concurrence remplaçable. Nous avons un seul objectif, un seul but, améliorer les conditions de vie des maliennes et des maliens».
Il nous faudrait pour cela, l’adhésion de tous, hommes, femmes, vieux et jeunes, au-delà de nos différences culturelles et religieuses.
«Mon voeu le plus ardent, conclut-il, c’est de ne plus vivre ce que nous venons de vivre il y a quelque jours et de trouver des solutions à nos problèmes de Bamako dans le calme et la sérénité».
Birama Fall
8 Avril 2005