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La visite du CESAC (centre d’écoute, de soins, d’animation des personnes vivantes avec le VIH/SIDA) par le ministre des affaires étrangères français revêtait une importance particulière. Car il s’agissait pour lui de s’enquérir auprès des jeunes Maliens de leur conception du VIH/SIDA et des progrès menés dans le cadre de la campagne d’information et de sensibilisation pour faire reculer la maladie.

Les jeunes Maliens face au ministre des affaires étrangères qui était accompagné pour la circonstance du ministre de la santé du Mali, Mme Maïga Zeïnab Mint Youba, et du secrétaire exécutif du haut conseil de lutte contre le SIDA, ont souligné que les préservatifs sont accessibles sur tout le territoire national mais que leur prix est un peu élevé par rapport à la demande et aux revenus des jeunes.

Soulignons qu’un paquet de préservatifs contenant trois sachets peut coûter entre 50 et 100 FCFA. Ils ont par ailleurs évoqué les difficultés de changement de comportement des jeunes Maliens face à la pandémie car une étude récente publiée au Mali a conclu que 2 jeunes sur 3 ne croient pas à l’existence du VIH/SIDA. Les jeunes se sont aussi interrogés sur le monopole des ARV (anti-rétroviraux) par les usines du Nord.

Le chef du Quai d’Orsay, Philipe Douste Blazy soulignera qu’il est favorable à la gratuité des préservatifs en Afrique mais que cela ne peut être possible tant que les chefs d’Etat africains n’exprimeront pas le besoin auprès du Fonds mondial de lutte contre le SIDA dont à titre de rappel, la France est le premier bailleur.

Il a, par ailleurs, salué l’initiative du président de la République Française Jacques Chirac de faire des retenus sur les billets d’avion des passagers à destination de l’Afrique. Pour lui, ces retenues permettront de construire des usines pharmaceutiques et des laboratoires dans les pays du Sud pour lutter contre certaines maladies comme le paludisme, la tuberculose et le SIDA. En plus de permettre à l’Afrique d’avoir une autonomie dans la lutte contre le SIDA, il a surtout appelé les jeunes à une prise de conscience pour faire reculer la pandémie.

Le ministre a ensuite visité le CESAC qui a vu le jour en 1996 grâce au soutien financier de la coopération française. Il a pour objectif de prendre en charge les personnes vivant avec le VIH/SIDA, le dépistage, l’apport des soins médicaux et des soutiens psychologiques aux malades.

Mais aujourd’hui face à l’afflux des patients, son directeur a exprimé le besoin d’un local répondant à la dimension de l’accueil.

Kassoum THERA

05 décembre 2005.