Cette rencontre, organisée par la société de produits vétérinaires CEVA Santé Animale en collaboration avec le ministère de l’Elevage et de la Pêche, avait comme objectif de sensibiliser les décideurs, les organisations d’éleveurs et les chercheurs sur l’intérêt du développement et de la professionnalisation de l’élevage des petits ruminants.
Pour cela, le ministère de tutelle a fait appel à l’Association Nationale Ovine Caprine (ANOC) du Maroc. Structure qui, selon les spécialistes, a une très grande expérience en la matière. « Une manifestation de la coopération sud-sud et le témoignage des bonnes relations d’amitié qui existent entre le Mali et le Royaume du Maroc » a déclaré le ministre Oumar Ibrahim Touré au début de son allocution.
Tabaski 2005 : 81 000 moutons exportés vers le Sénégal
Selon les chiffres, en 2003, les effectifs des petits ruminants étaient estimés à quelque 8 millions d’ovins et près de 11millions et demi de caprins. A la même époque, on dénombrait près de 243 000 équins, 750 000 asins, 750 000 camélins, 70 000 porcins et plus de 25 millions de volailles.
Au Mali, cette activité contribue pour environ 12% au Produit Intérieur Brut (PIB), pour 25 à 30% à la production du secteur rural et 15% dans les recettes d’exportation. L’élevage constitue le troisième produit d’exportation du Mali après le coton et l’or. Ce n’est pas tout.
Tout récemment, à l’occasion de l’Aid El Kébir ou fête de la Tabaski, ce sont quelque 81 000 moutons qui ont été exportés vers le seul Sénégal au prix de 50 000 FCFA par tête. En d’autres termes, ce marché a engrangé plus de 4 milliards de FCFA.
Des données qui ont poussé le ministre Touré a dire que « le développement et la professionnalisation de l’élevage des petits ruminants constituent une priorité » pour son département. Un développement et une organisation, aux dires du ministre, « qui permettront de réduire de façon considérable la pauvreté en milieu rural et de préserver le patrimoine génétique de certaines races ovines ou caprines telles que la laine du Macina ou la chèvre du Sahel ».
« Aussi, pour atteindre les objectifs qui sont assignés au département il faudrait que nous levions les obstacles qui jalonnent notre parcours » a dit le ministre de l’Elevage et de la Pêche. Parmi ces entraves, on peut retenir la prévalence des systèmes extensifs d’élevage à faible productivité, la faible performance zootechnique liée à la fois aux caractéristiques biologiques des animaux et aux systèmes de production qui limitent la rentabilité des exploitants, la persistance de maladies animales comme la peste des petits ruminants qui limitent les possibilités d’exportation du pays et le faible niveau d’organisation des professionnels du secteur.
En tout cas, les techniciens ont eu, comme le ministre Touré l’affirmait, « l’opportunité d’élaborer certains programmes prévus dans le document de Politiques de Développement de l’Elevage au Mali ».
22 février 2005