En effet, l’animation politique est quasi inexistante. Et la faute incombe aux partis politiques qui semblent perdre à la fois la langue et tout repère en vue de préparer les futures batailles électorales.
A part quelques congrès (de petits partis) dont l’issue est scellée avant même les assises, les partis – les plus significatifs – semblent plongés dans un sommeil.
A l’Adéma et à l’URD, la question d’un soutien à une éventuelle candidature du Président Amadou Toumani Touré, après avoir suscité ici et là des débats houleux, est mise sous les boisseaux.
Si à l’Adéma, le débat a été tranché par l’exécutif du parti, des « poches » de résistance se sont formées à l’intérieur de la ruche.
Ses animateurs semblent disposer à ramer à contre-courant de la décision du comité exécutif du parti de soutenir le Président Touré.
A l’URD, après l’émergence de divergences entre pro et anti ATT, les responsables ont décidé de « dégager » la question.
Celle-ci devenait une menace pour l’unité et la cohésion du parti. Mais jusqu’à quand l’URD pourrait-elle jouer à cette politique de l’autruche ? Voilà toute la question.
Quant au RPM (Rassemblement pour le Mali), ce parti semble se positionner au flanc de la colline (Koulouba) et opter pour la guérilla.
Affichant ses ambitions présidentielles, Ibrahim Boubacar Kéïta, le leader du RPM et ses fidèles ne manquent aucune occasion pour fustiger les actions du pouvoir en place.
Oubliant même parfois la présence du parti dans le gouvernement. Entre Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéïta, les rapports sont devenus plutôt stratégiques.
D’un côté, un militaire, fin stratège et de l’autre, un politicien habitué aux arcanes du pouvoir. Chacun optant pour la prudence en attendant sans doute l’erreur de l’autre.
Voilà, tout le blocage, si blocage il y a, quant à un éventuel changement de l’équipe gouvernementale en place. En fait, aujourd’hui, tout le monde attend ce changement afin d’insuffler un souffle nouveau à la marche de l’Etat et surtout décanter une situation politique sclérosée.
Mais autant ATT ne semble pas dans une logique de « chasser » le RPM du gouvernement, autant ce parti a-t-il l’intention de rester dans les rouages de l’Etat jusqu’au dernier moment.
Par ailleurs, le Parena, qui semble avoir opté pour le renforcement de ses rangs, est actuellement l’un des rares partis politiques à réfléchir sur les futures batailles électorales.
Le Président Tiébilé Dramé et ses hommes organisent, depuis quelque temps, des cérémonies mensuelles pour l’accueil de nouveaux militants.
Comme pour dire que 2007 se prépare dès maintenant. Dans ce silence général, mêmes les partis qui se réclament de l’opposition comme le Bara et le Faso ne sont pas en marge.
Ces deux formations assistent en spectateurs au non-match qui se déroule sur la scène politique. Alors à quand le réveil ?
C.H Sylla
05 mai 2006.