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En effet, à Lassa, petite localité nichée à flanc des coteaux dans la périphérie ouest de Bamako en Commune IV, les populations n’arrivent plus à s’approvisionner en eau potable depuis plus trois jours. Pas une goutte d’eau ne sortait des 9 bornes fontaines du village.
Devant les fontaines publiques de Lassa, longues files de femmes et d’adolescents, venus dès les premières lueurs de l’aube pour s’approvisionner en eau pour s’approvisionner à l’une des 9 bornes fontaines du village, étaient visibles.

Ces points d’eau ont été réalisés grâce à la coopération luxembourgeoise pour un coût total de 329 millions de Fcfa et sont une extension du réseau d’adduction d’eau d’EDM-Sa.
Creusées sur des terrains rocailleux ou granitiques, ces puits mesurent en moyenne 30 mètres de profondeur et dans deux mois, en pleine saison sèche, presque tous tariront.
Cette situation, constitue une aubaine pour les marchands d’eau, avec le seau d’eau qui coûte 15 Fcfa au robinet, contre 10 Fcfa ailleurs.

A Banconi, quartier populaire de la Commune I du District de Bamako, la pénurie devient insupportable dans la partie nord du quartier ainsi qu’à Djanguenebougou, Razel, Djinesokala et Sourakabougou.

Habitants de ces zones parcourent de longues distances pour s’approvisionner aux 121 fontaines publiques réalisées dans la commune par la coopération japonaise et le Fonds national de solidarité.

Durant la saison sèche, les marchands d’eau vendent le bidon d’eau au double du prix ordinaire qui est de 25 francs.
A Yirimadio en Commune VI de Bamako, même situation.

Le château d’eau construit qui dessert ce quartier excentré de la capitale ne parvient pas à ravitailler toute la localité.

En cas de coupure d’électricité, le château est paralysé et nombreux habitants sont obligés de se rabattre sur les quartiers voisins comme Faladié et Banankabougou pour se procurer le précieux liquide.
Une barrique coûte 75 Fcfa alors que le bidon de 20 litres est cédé à 30 Fcfa.

Les bornes fontaines existantes sont gérées par des particuliers qui se sont regroupés en association. Ils ont signé un contrat avec EDM-Sa et bénéficient, ainsi, de la plus basse tranche de facturation de la société qui est de 113 Fcfa le mètre cube.
Les coupures d’eau qui surviennent sont essentiellement imputables à des interruptions volontaires pour cause de factures impayées ou à une baisse de pression dans les conduits primaires.

Face à cette situation, ONG comme Water Aid, JIGI, AMSBF ont décidé de venir en aide aux habitants du quartier par la réalisation de forages et d’un château d’eau.

Selon Badian Cissoko, directeur régional de l’Hydraulique, deux solutions sont envisagées par ses services pour soulager les populations de ces quartiers périphériques.
La première consiste à renforcer la capacité de filtrage de la station de pompage de Djicoroni avec la réalisation de quatre nouveaux filtres. Le Royaume des Pays-Bas a accordé à cet effet, un financement de quatre milliards de Fcfa.

La seconde prévoit d’équiper cinq forages productifs et de les raccorder au réseau de distribution d’eau d’EDM-SA.
Egalement, l’installation de stations d’épuration le long du fleuve et la Direction régionale de l’hydraulique et de l’eau (DRHE) prévoit des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage de l’eau dans le District.
Selon des statistiques de la société EDM-Sa, à Bamako, plus de 8 000 mètres cubes sont quotidiennement gaspillés. Cette quantité perdue correspond à la consommation journalière de la ville de Ségou.

EDM-SA, ne dispose que d’une seule source de production et de distribution d’une capacité 130 000 mètres cubes par jour, alors que les besoins du District sont estimés à 150 000 mètres cubes par jour.
C’est pourquoi, depuis deux ans, une intense campagne de sensibilisation contre l’usage abusif de l’eau est menée par EDM-SA.

Aussi, l’amélioration de la fourniture d’eau dans les quartiers périphériques viendra de la construction de la station de pompage de Kabala, qui doublera la capacité de celle de Djicoroni.

27 février 2006.