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Dans le but d’affirmer les droits de l’enfant, l’Unicef et plusieurs autres partenaires techniques et financiers se sont engagés avec l’Etat pour combattre les blocages dans l’enregistrement des naissances. Nonobstant cette dédicace, les défis demeurent parmi lesquels la lenteur de l’administration, les réticences des populations du Nord à enregistrer les naissances et le manque de civisme.

L’enregistrement des naissances procure des bénéfices qui se répercutent dans les domaines de l’officialisation de l’identité de l’enfant, de l’accès aux services sociaux, de l’élaboration de statistiques et politiques de développement…

Aujourd’hui, de nombreux obstacles empêchent l’enregistrement de tous les enfants du Mali. Ils sont liés à des problèmes d’accès aux services de l’enregistrement des naissances. Ces problèmes proviennent de l’insuffisance ou de l’éloignement des centres de déclaration dans certaines régions du Nord.

Parmi d’autres facteurs qui freinent l’enregistrement des naissances, il y a l’analphabétisme des populations, l’ignorance par les populations des bénéfices et des procédures, les spéculations sur les coûts de déclaration et de l’acte de naissance, le poids des traditions, le mauvais accueil dans les centres de santé, etc. L’Unicef est dans un partenariat solidaire avec l’Etat. C’est dans ce cadre qu’elle s’est engagée à aider le gouvernement à relever ces défis.

Selon Zakari Adam, chef du département de la protection de l’enfant, « l’Unicef veut mobiliser tous les autres partenaires autour de l’Etat malien pour faire face à ces défis qui sont d’ordre matériel. Nous aidons l’Etat à bâtir un programme et à faire des évaluations. Notre mission est d’aider à une bonne lisibilité de l’enregistrement des naissances ». M. Adam explique que son institution se donne la mission de fournir l’Etat en matériels nécessaires dans l’enregistrement des naissances.

Stratégie nationale

Il précisera toutefois que le registre de déclaration de naissance est du ressort de l’Etat. « L’Unicef ne gère pas la question de registres de déclaration de naissances. Les registres sont souvent en retard. C’est un goulot d’étranglement lié à la lenteur des administrations ».

Pour faire face à la gymnastique liée à l’enregistrement à la naissance, le gouvernement s’est engagé à élaborer une stratégie nationale en matière d’enregistrement à la naissance. Pour réaliser ce projet, la direction nationale de la promotion de l’enfant et de la famille, appuyée par UNFPA, Plan-Mali et Unicef, a décidé de réaliser une étude nationale en vue de rassembler les éléments d’information sur les taux moyens d’enregistrement des naissances. Cette étude a consisté en une enquête dans les centres d’état-civil sur la base d’un échantillon de 15 cercles des 8 régions administratives plus le district de Bamako. Les cercles ont été choisis en fonction de critères d’ordre géographique, ethnique et socio-économique.

Les résultats rapportent que moins de la moitié, c’est-à-dire 47 % des enfants du Mali sont enregistrés à la naissance. On ne constate pas de grande disparité entre les deux sexes (50 % des garçons et 46 % des filles sont enregistrés à la naissance).

Le taux d’enregistrement varie d’un cercle à un autre. Les taux les plus élevés sont enregistrés à Bamako avec des taux supérieurs à 100 % et les plus bas à Douentza, Kidal et Gourma Rharous avec moins d’un enfant sur cinq enregistré. Une forte disparité existe entre le milieu urbain et rural (84 % contre 34 %, soit 50 points de différence).

A Douentza, Kidal et Gourma Rharous, moins de 1/5 des enfants sont enregistrés à la naissance. A Bankass et Macina, environ 1/5 est enregistré à la naissance. A Nioro du Sahel, Koulikoro, Kita et Gao plus de 1/3. A Kangaba et Bougouni, environ la moitié des enfants sont enregistrés tandis qu’à Yorosso plus de la moitié le sont.

Zakari Adam dira que malgré la multiplication des efforts, les défis liés à l’enregistrement des naissances sont nombreux.

Sidiki Doumbia

(stagiaire)

16 avril 2008.