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Actuellement, trouver de la petite monnaie au Mali est très difficile. Cette «situation anormale», pénalise de nombreux commerces qui perdent des clients, ralentit le service dans de nombreuses administrations publiques et suscite même des activités illégales comme la perception de commissions pour faire de la monnaie.

La monnaie se fait de plus en plus rare de la circulation dans la capitale malienne. Pour mettre le doigt sur la difficulté, il faut être quelqu’un qui emprunte fréquemment les transports en commun. « SOTRAMA ». A une certaine heure, certains chauffeurs refusent de partir dans les quartiers sans possession de jetons ou pièce de monnaie de 25, 50 et 100 francs CFA. Selon certains usagers, cela est dû à certaines personnalités qui profitent de ce manque de pièces pour se remplir les poches. « A Dabanani, on voit des gens qui sont assis derrière des tables charger de petites pièces. Pour échanger 500 francs en pièces de 25 francs, par exemple, tu payes 100 francs. Tu as, donc, 400 francs de retour », nous explique un usager de SOTRAMA. Il faut rappeler que cet échange se faisait avant à 50 francs CFA. En ce moment, les vendeurs ambulants de l’eau en sachet se sont aussi misent dans la danse. Si les apprentis chauffeurs leur demandent de faire la monnaie de 100 francs CFA, soit ils achètent de l’eau obligatoirement ou ils leur font la monnaie de 100 francs à 25 francs. Comme pour dire qu’à Bamako maintenant tous les moyens sont bons pour gagner son pain quotidien.

Une pratique que condamne la nouvelle loi sur le faux monnayage. Des milliards de FCFA sont dépensés chaque année pour approvisionner le marché en petite monnaie, mais sans résultat, il est temps d’introduire les Terminaux de Paiement Electronique (TPE) et le Mobile Money dans les pharmacies, les grandes surfaces, les alimentations, les boulangeries, les sociétés de péage, le transport, les commerces etc.

En conférence de presse, le 9 juillet dernier à Dakar, le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Sénégal monsieur Ahmadou Al Aminou Lo a révélé que l’institution financière testera le paiement électronique à grande échelle en août 2019, afin de résoudre une fois pour toute la pénurie de petite monnaie que traverse le pays. Invitant les médias nationaux à sensibiliser davantage la population sur l’e-paiement. Ahmadou Al Aminou Lo a indiqué que le système bancaire est disposé à revoir les conditions de tarification pour que les usagers puissent payer avec leur téléphone ou leur carte bancaire.

Mahamadou YATTARA
L’Inf@sept du 19 Juillet 2019