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Ils peuvent être estimés à plusieurs milliers le nombre des pèlerins maliens qui se sont fait inscrire, cette année, sur les listes aussi bien de la filière gouvernementale que sur celles ouvertes par les 16 agences privées de voyage autorisées par le département en charge de l’Administration territoriale.

L’organisation, la planification de cet événement d’une très haute valeur religieuse a, c’est vrai, connu une longue période de mutation dans le temps et dans l’espace.
Si aux temps immémoriaux, les fidèles se rendaient à la Mecque qui à pieds, qui à dos d’âne ou de chameau, aujourd’hui, avec l’évolution et le développement technologique aidant, des moyens de transport d’une rare performance permettent désormais aux milliers de pèlerins du monde de converger tous vers ce site sacré sans anicroches majeures.

L’ Etat malien, eu égard au grand monde que draine l’événement chez nous chaque année, a vite senti le besoin de l’organiser afin que ce devoir religieux, le 5è pilier de l’islam, puisse être effectué par nos compatriotes dans des meilleurs conditions.

Certains actes politiques n’ont pas tardé à tomber dans ce sens. C’est notamment le cas de l’institution en 2001 d’une Maison du Hadj, une structure dont la mission principale consiste à oeuvrer pour que les pèlerins maliens soient dans les bonnes dispositions nécessaires à l’accomplissement de ce rite.

Exercices théoriques et pratiques en prélude au Hadj Le gouvernement du Mali accorde une attention particulière à la bonne organisation du voyage des pèlerins. C’est pourquoi, sous la tutelle du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales, depuis quelques années, les pèlerins maliens, avant de prendre l’avion pour la Mecque, sont soumis à des séances d’exercices tant théoriques que pratiques afin qu’ils puissent bien maîtriser les gestes à effectuer, les versets à réciter et le rythme auquel il faut le faire.

Cette tradition a été respectée cette année à la satisfaction des candidats dont certains se demandaient comment ils allaient effectuer leur pèlerinage si ces formations et éducations ne leurs avaient pas été données.

Ces séances de formations qui ont débuté le 12 décembre dernier doivent se poursuivre jusqu’au 17 de ce même mois avec pour seul credo :
bien expliquer aux candidats les tenants et aboutissants du pèlerinage.

A l’ouverture de ces journées, le ministre de l’Administration territoriale a rappelé, dans un mot qu’il a adressé aux pèlerins, toute l’importance du pèlerinage ainsi que le grand bénéfice qu’ils peuvent tirer des thèmes choisis.

Des failles organisationnelles

Certaines failles, qu’on ne dénonce certainement pas pour la première fois, sont apparues tout au long de ces séances de formation. Du fait de l’impact nécessairement grave qu’elles peuvent avoir sur cet important travail abattu jusque là, il est d’une grande importance que les organisateurs prennent toutes les dispositions pour circonscrire définitivement ces écueils.

L’un des premiers handicaps constatés lors de ces formations a été le problème linguistique. Le Mali étant une nation multiethnique, il s’est trouvé certains pèlerins qui ne comprennent pas un seul mot bamanan, français ou arabe.

Ce qui les a pratiquement mis à l’index au cours des explications et démonstrations des formateurs. Toutefois, au niveau de l’encadrement technique on rassure que toutes les dispositions utiles seront prises pour que ces cas soient bien gérés.

A ce problème de langue, on peut aussi ajouter quelques difficultés au niveau de la gestion du fichier des visas. Certaines personnes se plaignent de couacs informatiques.
Il s’agit là, entre autres, de petites difficultés organisationnelles à partir desquelles peuvent bien partir les situations les plus inattendues.

Air Sénégal à l’honneur

La nouvelle donne, à l’occasion de cette campagne, est à noter du côté de la filière gouvernementale. Cette année, contrairement aux autres, l’Etat malien a jeté son dévolu sur la compagnie Air Sénégal pour assurer le transport des pèlerins de sa filière.

Cette transaction était jusque là passée entre l’Etat malien et une compagnie Saoudienne, nous apprend une source bien informée. Mais contre toute attente, cette fois, les pèlerins apprennent qu’ils seront transportés par Air Sénégal. Un retournement de situation qui n’est certainement pas gratuit.

Seulement toutes nos tentatives de trouver une explication à ce choix se sont soldées par un échec.

Oumar Diamoye

14 décembre 2005.