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L’agenda du ministre de l’Elevage et de la Pêche était particulièrement chargé samedi. Après Badougou-Djoliba où il a pris part aux côtés du chef de l’Etat au lancement officiel de la campagne de pêche 2006, Oumar I. Touré, a mis cap sur Baguinéda où il a donné le coup d’envoi de la pêche collective de la localité.

Après 3 mois de mise en défend du fleuve qui est une interdiction de pêcher en conformité avec les règles du village et de l’administration, les pêcheurs sont autorisés à exercer leur activité depuis samedi dernier.
La cérémonie, qui avait les allures d’une fête, a enregistré la participation des villages environnants venus pour la circonstance pêcher. Pratique séculaire, la mise en défend du fleuve vise à permettre aux espèces halieutiques de se développer. Elle participe de leur conservation et de leur gestion.

Forte tradition des Bozos et Somono depuis belle lurette, la pêche collective sous le poids de la sécheresse et de la modification des conditions de production à tendance aujourd’hui à s’effriter. Au regard des dernières décennies de sécheresse, le volume des captures annuelles a chuté considérablement alors que la pêche demeure l’un des piliers de l’essor économique du pays.

Pour inverser la tendance et donner à la filière sa place d’antan, le ministre de l’Elevage et de la Pêche s’est montré pragmatique en donnant des directives relatives à l’aménagement des pêcheries et la pratique à grande échelle de la pisciculture. A cet égard, il a instruit à la direction nationale de la pêche et ses partenaires d’accélérer l’installation des conseils de pêche tant au niveau national que local pour une gestion participative des ressources halieutiques et la consolidation de la pisciculture.
Tout laisse à croire qu’après la moisson peu fructueuse sous l’œil admirateur du ministre Touré, les pêcheurs sauront tirer les enseignements pour davantage se tourner vers la promotion des étangs.

Mohamed Daou
(envoyé spécial)

18 avril 2006