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Les expulsés ne savent qu’exploiter la terre, ils n’avaient pas appris à faire autre chose. A l’occasion, le Premier ministre avait effectué une tournée sur le terrain, dans les zones Office du Niger avec l’objectif de vulgariser la position du gouvernement qu’il dirige par rapport à la question. Réputé homme qui a l’habitude de tenir un langage clair avec conviction et fermeté, Ousmane Issoufi Maïga était égal à lui-même à cette occasion.

L’approche légaliste avec laquelle il a abordé la question avait suscité un sentiment de désespoir, le mot n’est pas trop fort, chez les exploitants concernés. On n’a pas pu dire qu’il n’avait pas du tout raison. Mais, l’opinion publique a été scandalisée par une telle mesure, elle a plutôt vu les choses sous un angle social, pragmatique.

Elle redoutait les conséquences de cette mesure sur les conditions de vie des populations et partant, sur la lutte contre la pauvreté, un combat cher au président de la République, puisqu’il occupe une place de choix dans son projet de société. Il aura fallu peu de temps après pour que les plus hautes autorités du pays analysent les conséquences d’une telle situation qui s’explique par le laxisme des exploitants qui n’ont pu honorer leur engagement vis-à-vis de l’Office du Niger qui vit pourtant de ces redevances eau depuis sa restructuration; Lesdites redevances représentent près de 70% de ses revenus. Cela explique donc l’urgence et la nécessité pour l’Office de recouvrer ses sous.

LA CLAIRVOYANCE A SAUVE LA SITUATION
Conscientes des imputations de l’expulsion des exploitants qui devraient être dépossédés des parcelles, les plus hautes autorités du pays ont consenti des sacrifices en accordant un autre moratoire aux victimes des expulsions qui, en raison des mauvaises récoltes, n’avaient pu être solvables.

C’est ainsi que présentement les efforts d’information et de sensibilisation sont en cours à leur endroit afin qu’ils s’acquittent dans les meilleurs délais de leur redevance et recouvrent ainsi leurs périmètres. Dans ce processus, un recasement des déguerpis est envisagé. Ces facilités accordées aux producteurs de riz ont été possibles grâce à la clairvoyance et au souci de la bonne gouvernance démocratique qui ne vise qu’une meilleure prise en compte des préoccupations des populations, toutes sensibilités confondues.

A présent, la balle est dans le camp des expulsés qui doivent tout mettre en oeuvre pour résoudre ce contentieux avec l’Office du Niger et avoir la paix. Cela mettra à l’aise les exploitants et confortera les autorités dans leurs efforts quotidiens de lutte pour l’amélioration des conditions de vie des populations, toutes sensibilités confondues et servira, par la même occasion d’exemple dans le cadre de la gestion future des questions similaires.

Moussa SOW – 18 février 2005