Partager

Pays à fort potentialité culturelle, le Mali regorge d’artistes talentueux. Si quelques uns arrivent à tirer leur épingle du jeu et à vivre de leur art, le gros contingent peine à se faire une place au soleil. Malheureusement, d’avis d’experts, cet art souffre du manque de professionnalisme des acteurs et de la mauvaise organisation du secteur.

Pour renverser cette tendance, le ministère de la culture, en partenariat avec l’organisation Internationale de la Francophonie, a initié le projet « Réduction de la pauvreté au moyen du renforcement des capacités productives et de l’expansion du commerce dans l’industrie de la musique au Mali ». A la faveur de l’atelier sur le renforcement des capacités pour les formateurs en service et gestion d’entreprise qui a démarré au Palais de la culture le 6 octobre 2008, Mohamed El Moctar, ministre de la culture, a affirmé que les idéaux de l’OIF cadrent parfaitement avec son souci de permettre aux femmes et hommes de culture de vivre dignement de leur métier et de participer au développement de leur pays.

Selon lui, ce projet a pour but d’améliorer la contribution des industries culturelles et créatives au développement socio-économique à partir d’un soutien aux acteurs clés dans leurs efforts pour créer des emplois décents et promouvoir le potentiel de croissance dans les industries créatives.

Dans le cadre de l’atelier qui porte sur le renforcement des capacités pour les formateurs en services et gestion d’entreprises, le ministre a invité les participants à réfléchir sur les véritables causes qui handicapent le bon fonctionnement de l’industrie musicale, à proposer des solutions aux problèmes identifiés et de faire des recommandations pour sa bonne marche au bénéfice de tous les acteurs du domaine.

L’atelier a été structuré autour de 3 axes : le métier de producteur de spectacles, le métier de manager et ses exigences et le processus de production d’une œuvre musicale. En ce qui concerne le thème relatif au métier de producteur, la centaine de participants a été édifiée, à travers des sous-thèmes comme : introduction sur les métiers du spectacle, la profession de producteur de spectacles, le cadre juridique, la présentation du projet de loi relative à la relecture de la loi régissant le régime de la propriété littéraire et artistique au Mali, la programmation et la circulation des artistes, les contrats de production de spectacles, etc.

Le thème relatif au métier de manager et ses exigences a été traité à travers des sous-thèmes comme : le rôle du manager, le presse book, la fiche technique et le plan de scène, la promotion de l’œuvre musicale et la gestion du plan de carrière de l’artiste.

Sous le thème du processus de production d’une œuvre musicale, les participants ont suivi des communications relatives à des sujets comme : les parties prenantes, de la création à la maquette ; les exigences et la relation entre intervenants, le contrat de production, d’édition et de cession, l’entrée en studio et ses exigences, la duplication des supports et ses étapes, la promotion et la commercialisation des œuvres musicales.

La rencontre, qui a eu lieu du 6 au 8 octobre 2008, fait suite à deux ateliers déjà organisés. Le premier a porté sur la « planification stratégique, intégration des industries de musique dans le développement économique, social et culturel en République du Mali ».

Le second était relatif au « plaidoyer pour l’application effective des textes législatifs et réglementaires sur la piraterie de la musique enregistrée ». De l’avis de Kora Dembélé, directeur national de l’action culturelle, en réalité, ces deux ateliers ont été organisés pour baliser le chemin et toucher à la problématique liée à la structuration du secteur de l’industrie de la musique, pour sa productivité et sa rentabilité.

Assane Koné

09 Octobre 2008