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A cet effet, les partis politiques du Mali se sont engagés dans un processus d’auto diagnostic à travers des ateliers-diagnostic sur les thèmes : la gestion des ressources ; les projets de société, les programmes de partis et de gouvernement ; l’organisation et le fonctionnement des partis ; la communication et la circulation de l’information au sein des partis ; la gestion des conflits au sein des partis.

Ces différents ateliers se sont déroulés dans les locaux du Centre Djoliba, du 13 février 2004 au 17 avril 2004. Chaque atelier a été suivi par des personnes désignées par leurs partis politiques respectifs, en fonction de leurs niveaux de responsabilités et de leurs compétences par rapport au thème traité. Chaque atelier a duré 3 jours.

En nombre absolu,256 personnes dont 42 femmes représentant une trentaine de partis politiques ont participé aux ateliers dont la finalité était d’établir un état des lieux en vue du renforcement des capacités des partis politiques maliens. Un des objectifs visés était d’identifier les forces et les faiblesses des partis par rapport aux différents thèmes.

Le champ thématique étant défini pour chaque atelier et les critères d’appréciations étant élaborés, les partis ont eux-mêmes évalué leurs pratiques par des études de cas. Certains se sont déclarés volontaires pour étudier avec les autres leur expérience dans chaque champ thématique donné. Tout cela a été fait en toute objectivité et a permis de toucher à des questions de fond liées au fonctionnement des partis politiques.

Ainsi, par rapport au thème de la gestion des ressources, la participation aux fora nationaux, l’existence du poste de communication, l’existence de matériels de communication (téléphone, fax, B.P.) et la prise en compte des réalités culturelles sont à mettre à l’actif des partis.

Par contre, des faiblesses sont constatées : non fiabilité des données, promesses non tenues, mauvaise image des partis, manipulation de l’information, absence de marketing politique, inaccessibilité des responsables, rétention de l’information, manque de personnel qualifié, insuffisance de moyens pour entretien et exploitation du matériel, inexistence d’une bonne stratégie de communication, mauvaise condition d’archivage, inexistence d’une presse du parti et insuffisance de documentation.

Par rapport au thème projets de société, programmes de partis et de gouvernement, les forces sont l’existence d’un document de projet, la pertinence, l’expression de valeurs dans le document, l’orientation idéologique claire, une définition claire des voies et moyens pour application, la prise en compte des différents volets, la conformité du programme de parti avec le projet de société, l’élaboration et l’adoption du programme de parti, l’existence d’un chronogramme et d’une architecture gouvernementale pour le programme de gouvernement. Les faiblesses sont : l’inexistence d’un document de projet de société ou l’incohérence entre celui-ci et les programmes ; des programmes de parti confus, incomplets, non-validé, irréaliste ou manquant d’originalité.

Sur le 3e thème, l’organisation et le fonctionnement des partis, nombreuses forces se sont dégagées : tenue régulière de comptabilité ; manifestation culturelles ; tenue régulière des conférences, fora et meeting ; commémoration de dates historiques ; déclaration et prises de position ; participation aux échéances électorales ; existence d’un siège national ; participation aux débats nationaux ; prise en compte des réalités socio-culturelles ; et adoption de stratégies pour atteindre des objectifs.

Mais il y a également des faiblesses liées à l’indiscipline budgétaire ; à la non tenue des promesses électorales ; au fonctionnement coûteux des sièges, au manque de suivi et de formation des militants au non paiement des cotisations et des cartes de membres ; à la non participation aux élections ; à la non conformité des structures aux statuts des partis.

Concernant le thème de la communication et de la circulation de l’information, les forces sont essentiellement l’existence de stratégie de communication, la définition de la cible, la liberté d’opinion et d’expression, la transparence, l’existence du poste et des moyens, l’animation, la publicité, le suivi des médias, etc.

Tandis que les faiblesses sont la tenue irrégulière des instances, la non fiabilité des données, la faible accessibilité à l’information, le manque de personnel qualifié en communication, l’insuffisance des moyens, le manque de formation, etc.

Sur le dernier thème la gestion des conflits, les forces identifiées sont : l’existence du poste, l’existence de commission de discipline et d’un conseil de sage, l’approche culturelle. Quant aux faiblesses, elles sont relatives à l’application partiale des textes ; aux conflits idéologiques, de positionnement ou d’intérêt ; aux conflits électoraux.

A noter que les études de cas ont porté, selon les thèmes, sur l’Adéma, le PEM, la CD, le RDS, le CNID et le BDIA.

Ch. A Tandina – 3 Mars 2005