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L’islam enseigne certaines valeurs à l’humanité qu’elle à son tour, doit tout faire pour les appliquer durant son existence sur la terre. Parmi ces valeurs dictées par les textes sacrés, il y’a l’altruisme, l’empathie, l’entraide surtout la solidarité. Au regard de ces comportements souhaités, les fidèles croyants ne peuvent pas s’empêcher de s’aider mutuellement durant ce mois de carême. Certains préfèrent partager le Sunakari en groupe. Motif : diversifier la pitance ou encore aider celui qui n’à pas les moyens nécessaires pour assurer son alimentation à hauteur de souhait.

Durant ce mois de carême, nombreux sont les fidèles croyants qui aiment rompre avec le jeun en groupe, en harmonie et dans la cohésion sociale. Sous des arbres sis dans l’ACI 2000 non loin de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM), les jeunes venus du village, au nombre de plus de 11, et qui font le métier de tailleur, se croisent chaque soir pour rompre avec leurs jeûnes. Certains viennent avec de la nourriture. D’autres s’occupent de l’achat de la glace et de la boisson. Ce n’est pas obligatoire de participer à la cotisation et la participation à la consommation est gratuite pour tous. « Nous nous aidons entre nous. Idriss et son petit groupe envoient de la soupe et des beignets. Madou de son côté, s’occupe toujours de l’achat de la boisson, du jus et de la glace. En un mot, chacun fait de son mieux. Cela fait que la nourriture est variée et même ceux qui n’ont pas d’argent, mangent avec nous. Nous vivons en harmonie ici » dixit Aly Kountao, un des leaders du groupe.

Autre lieu, une autre réalité. Dans certains lieux de travail situé dans l’ACI 2000, l’heure de la descente est fixée à une heure très proche de la rupture avec le jeun. Le temps de traverser le fleuve, les fidèles croyants seront peut-être contraints de rompre avec leurs jeûnes dans la rue ou en cours de route. Pour pallier donc à ce problème, certains musulmans se mobilisent et cotisent pour acheter quelque chose à mettre sous la dent. C’est le cas de Kassim et ses amis évoluant dans la construction des bâtiments. Ils descendent tardivement de leur boulot. Par conséquent, ce groupe préfère rompre avec le jeun avant d’aller en famille. « Nous cotisons chaque jour la somme de 300 f pour acheter quelque à manger avant de regagner nos maisons respectives. Ce geste symbolise le vivre ensemble, la paix et chasse toutes idées de discrimination. Ceux qui n’ont pas d’argent, mangent avec nous, il évoque également l’union, la solidarité et l’entraide. » a affirmé Daouda Kanga.

Certaines femmes qui vendent dans les marchés également ne restent pas en marge de cette manière de rompre avec le jeun. Quand elles vont vendre leur marchandise dans le marché, le temps de se retourner à la maison, il serait tard. Solution, il faut rompre avec le jeûne et comment ? En groupe et chacune d’entre elle apporte ce qu’elle a. < Nous ne payons pas de nourriture ici, car chacune de nous vend quelque chose de mangeable. Nous nous rassemblons autour d’une table, nous rompons avec le jeun avant d’aller à la maison auprès de nos maris et de nos enfants> Martèle Fatoumata Keita, vendeuse de Kinkéliba au marché de Wôlôfôbougou en commune IV.

Cependant, rappelons que ça soit le jeûne ou pas, le Mali est un pays d’hospitalité, du vivre ensemble et du partage, manger ensemble a été toujours une coutume propre à lui.

Adama Sanogo

@Afribone