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Bientôt, au flanc de la colline de Koulouba, il y aura un hôtel… privé, sur un domaine jadis propriété de plusieurs structures. Une concession faite dans des conditions qui laissent à penser.

Agha Khan Trust for Culture (AKTC), une des multiples branches du Groupe Agha Khan, est en train d’aménager l’espace compris entre le Musée national, le parc botanique et le zoo. L’opération, pour une fois, n’a pas fait l’objet de tapages auxquels on s’était habitués depuis 2002. Et pour cause. En fait, cette opération n’a rien de culturel ou même d’altruiste.

D’abord, le projet en lui-même, est dénommé « Parc national du Mali ». Il va empiéter sur quatre domaines : le Musée national, qui relève du ministère de la Culture, le parc botanique et le zoo, qui relèvent de l’Office de la boucle du Baoulé (ministère de l’Agriculture) et enfin la forêt classée de Koulouba qui appartient au ministère de l’Environnement.

Or, dans un contrat de cession que l’État s’apprête à signer avec Agha Khan Trust for culture (AKTC), l’État « confirme et garantit à AKTC qu’il dispose des droits de propriété entiers et absolus sur l’ensemble du site et que le site ne souffre d’aucune servitude ou de tout droit concurrent ou droit de tiers et qu’il met à la disposition d’AKTC le site, ainsi libre et quitte de tous droits, aux fins du projet et ce, pendant toute la durée du présent contrat-cadre ».

Le « projet » en lui-même consiste, pour l’État, à donner à Agha Khan Trust for culture (AKTC), l’espace dont il est question, pour 25 ans d’exploitation, exonéré d’impôts, taxes et droits, pour faire des magasins, des restaurants, des parcours sportifs, un espace loisir, à entrée payante.

Les travaux sont déjà bien avancés et portent sur un espace très grand. En effet, sur le Musée national, il a été pris 3 hectares, 17 hectares sur le parc botanique. Sur cet espace, il y aura des parkings, des restaurants, des commerces, des espaces d’exposition, un centre sportif « ainsi que d’autres installations adéquates en association avec le projet, de façon à étendre la gamme d’activités disponibles ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce « projet », dont la nécessité et l’urgence ne sont pas facilement perceptibles fait la part belle à Agha Khan Trust for culture (AKTC).

Nous y reviendrons.

Alexis Kalambry

05 Mars 2010.