Après la suspension de séance dans l’après-midi du mercredi 8 novembre, les élus de la nation ont repris avec sérénité le travail parlementaire, hier jeudi, dans la salle de délibération Modibo Kéïta de l’hémicycle, sous la présidence de Ibrahim Boubacar Keita.
Quelques instants après, les travaux ont été perturbés par un nuage de poussière consécutif à l’écroulement d’un contre-plaqué du plafond de la Salle Modibo Keita, côté sud, précisément vers le portail par lequel rentrent les ministres de la République pour défendre leurs projets de loi.
Ce sont les hôtesses de l’Assemblée nationales qui étaient assises à cet endroit. Il y a eu plus de peur que de mal dans la mesure où il n’y a eu aucun blessé. Le président de l’Assemblée nationale qui était non loin du lieu des dégâts, du présidium s’est précipitamment levé pour voir ce qui se passait derrière lui. Certains députés, aussitôt qu’ils ont entendu le vacarme, ont pris la clé des champs.
D’autres plus audacieux se sont levés de leurs sièges pour observer au milieu des décombres le contre-plaqué qui s’est affaissé.
La panique a vite fait de gagner la salle. Et la sagesse a conduit les honorables députés à poursuivre les travaux, mais pas dans la salle Modibo Kéïta. Ils ont déménagé dans la salle Mahamane Alassane Haidara et instructions ont été données aux questeurs pour prendre les dispositions utiles afin de rendre la salle de délibération opérationnelle.
En fait, ce sont l’eau de pluie et les chauves souris qui ont rongé ce contre-plaqué. Plusieurs autres se trouvent dans le même état. Faisant ainsi suspendre «l’épée de Damoclès» sur la tête des députés. Ils ont donc été bien inspirés d’abandonner cette salle momentanément.
L’Assemblée nationale est bien coquette mais c’est une coquetterie de façade, puisque les principales salles et bureaux, y compris celui du président de l’institution sont couverts en tôles.
Rappelons que le président de la République, Amadou Toumani Tour s’était dit prêt à offrir un nouveau siège à l’Assemblée nationale si celle-ci le désirait à Koulouba ou sur la route de Kati.
Le Bureau de l’Assemblée nationale a réagi en disant que pour l’historicité du site, il préfère rester à Bagadadji. Avec ce qui vient de s’y passer, IBK a donné raison au chef de l’Etat en déclarant que « mon jeune frère avait raison« .
Est-ce à dire que dès le retour d’ATT de Luxembourg où il effectue en ce moment une visite d’Etat, IBK irait le voir pour lui demander la mise en route de son projet relatif à la construction d’un nouveau siège pour le parlement ?
En tout état de cause, un nouveau siège s’impose au parlement eu égard à sa vétusté, à sa situation géographique-il est situé au grand marché- et à son inaccessibilité.
L’ACI 2000, la nouvelle capitale est de notre point de vue le lieu le mieux indiqué à cet effet. En outre, malgré cet incident mineur, les députés ont épluché et adopté plusieurs projets de loi.
Au nombre de ceux-ci, il y a la ratification de l’Ordonnance du 26 septembre 2005 autorisant la ratification de l’accord de prêt complémentaire, signé à Tripoli le 19 avril 2005 entre le gouvernement du Mali et la Libyan Foreign Bank pour le financement des travaux de construction de la Cité Administrative de Bamako, la ratification de l’accord sur le transport routier de personnes et de marchandises et sur le transit, signé à Tunis le 21 janvier 2004 entre le gouvernement du Mali et la République tunisienne, la ratification de l’ordonnance portant création du Centre d’études et de renforcement des capacités d’analyse et de plaidoyer.
Chahana Takiou
11 novembre 2005.