Considéré comme l’un des pionniers de la décentralisation au Mali, Ousmane Sy a passé au peigne fin hier la décentralisation.
D’entrée de jeu, le récipiendaire du prix Baudouin dira dans son exposé qu’«aujourd’hui l’Afrique a une place minime dans le concert des nations, et de nos jours la plupart des aides qu’on nous accorde sont à titre humanitaire et qu’il est impératif pour nous Africains de nous organiser au niveau international et national pour notre développement et que la décentralisation est une solution à cette désorganisation et que si l’Afrique a un avenir c’est bien dans la décentralisation.
L’ancien ministre d’ajouter que «la décentralisation est un long processus et que nous ne sommes qu’au début, comparativement à d’autres Etats de la sous région, le Mali peut se réjouir du résultat atteint en si peu de temps et que ce résultat est le fruit d’une franche collaboration et participation des populations au processus».
Mais, selon l’ancien chef de la décentralisation, le gros du travail reste à faire dans la mesure où la finalité du processus est le transfert effectif des compétences.
L’orateur préconise la régionalisation des transferts de compétences qui peut être, selon lui, une solution idoine au transfert effectif des compétences par opposition au niveau communal.
Concernant le statut particulier du district de Bamako, Ousmane Sy n’a pas la même vision que les défenseurs du projet de loi, qui veut que Bamako ait un statut différent des autres localités du pays sur le plan administratif. Il soulignera aussi que le fait que Bamako soit coiffé par un chef unique, ne pourra pas résoudre le problème de son administration.
A cet effet, il préconise a ce qu’il y ait un développement de proximité dans le district. gisant de la manière du découpage territoriale au tout début du processus, M Sy a confié qu’il avait envisagé trois possibilités pour procéder au découpage.
La première : procéder par un décret ministériel, la deuxième: ériger les communes en lieu et place des arrondissements, la dernière possibilité: consulter les populations en vue du découpage et finalement c’est cette option qui a prévalu sur les autres et elle a été retenue.
Mais il y a toute fois lieu de noter aujourd’hui que ce problème de découpage est toujours d’actualité dans certaines communes soulignera le ministre.
Malgré ce problème, la décentralisation suit son chemin et aucun village ou aucune commune ne veut être en marge du processus.
Concernant le code des collectivités territoriales, Ousmane Sy soulignera que ce code a été conçu pour mettre le processus sur les rails. Aujourd’hui, ce code a besoin de relecture pour s’adapter à certaines réalités.
Les différentes questions des honorables ont porté sur l’avenir de la décentralisation eux est confronté à certains nombres de problème à savoir la lenteur des transferts de compétences et de ressources financières, les nouveaux projets de loi à l’étude, le statut particulier du district de Bamako et le changement des appellations des délégués de gouvernement dans les localités sont, selon certains, un recul par rapport à la décentralisation et un manque de volonté politique du gouvernement.
Kassoum THERA
19 mai 2005