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Jeudi, à la Primature, le ministre français de l’Intérieur a été reçu par le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, qui n’a pas caché les préoccupations du Mali quant au dossier de l’immigration et de la loi sur l’immigration votée mercredi par le Parlement français.

Pour le chef du gouvernement, la France et le Mali sont liés par une longue histoire que les vicissitudes de l’actualité n’ont jamais entamées. Tout en appréciant la visite et le choix porté sur le Mali par M. Sarkozy, le chef du gouvernement, dans un langage direct mais subtil, a fait comprendre à son hôte que l’immigration était un sujet auquel la France devrait réserver un traitement plus humain.

« La France, pour nous et pour le monde, incarne des valeurs de liberté, de fraternité et de démocratie ». « Nos compatriotes, ceux d’ici, comme ceux de l’extérieur ont certainement des préoccupations fortes que nous comprenons et respectons. Ces préoccupations, leurs inquiétudes et leurs espérances, le gouvernement du Mali a souci de les partager avec vous, et espère trouver des réponses adéquates à leur donner », a poursuivi Pinochet.

Selon Ousmane Issoufi Maïga, la politique de co-développement doit s’améliorer et offrir plus de chance à ceux qui sont allés en France à la quête de bien-être. En état de cause, le Premier ministre a fait savoir à son interlocuteur que le gouvernement malien ne dormait pas sur ses lauriers en ne luttant pas contre l’immigration clandestine, les réseaux de trafiquants de visa, etc.

« Nous restons ouvert au dialogue et à la concertation, au débat fructueux et constructif, dans le respect mutuel de nos différences et de nos particularités », a martelé Pinochet, qui a trouvé en cette visite l’occasion de passer au peigne fin tous les axes de coopération et tous les points conjoncturels et circonstanciels, qui préoccupent nos deux peuples et leurs autorités.

En réponse, le ministre français, tout en insistant sur les relations de fraternité qui unissent nos deux pays, a plaidé l’urgence de trouver une solution à l’immigration surtout clandestine, cela, afin d’éviter de malheureux accidents comme les évènements d’août dernier.
En août 2005, un foyer avait pris feu causant la mort de plusieurs Maliens en France.

Denis Koné

* « Cikan » signifie langage de vérité en bambara

CO-DEVELOPPEMENT,
Sarkozy visite des projets d’immigrés

Le ministre de l’Intérieur français Nicolas Sarkozy, en visite de travail au Mali pour expliquer sa loi sur l’immigration a été hier à la crèche et maternelle « Aimée » de Mme Tounkara Diaoye et son époux à l’Hippodrome.

Il a aussi visité le salon de coiffure de Mme Djénébou Ndiaye à Médine sur l’avenue Alqoods. Il s’agit de réalisations faites par des Maliens immigrés de France qui ont accepté le retour volontaire et qui ont bénéficié d’un appui financier de l’Agence nationale de l’accueil des étrangers et des migrants (Anaem).

Les initiatrices de ces projets ont bénéficié respectivement de 7000 et 4000 euros (4,2 millions de F CFA et 2,4 millions de F CFA). Une somme jugée dérisoire par les bénéficiaires. L’une des missions de l’Anaem est d’aider au retour volontaire pour les étrangers ayant reçu une invitation à quitter le territoire français et pour les étrangers en situation de détresse.

De plus en plus de Maliens porteurs de projets sont financés. Ainsi, ils sont 129 personnes à être financées en 2005, 125 en 2004 et 92 en 2003. Pour l’année en cours, 59 dossiers sont à l’étude dont 39 acceptés.

La crèche et maternelle « Aimée » héberge en ce moment une vingtaine d’enfants. Auparavant, M. Sarkozy avait visité les locaux de l’ambassade de France pour s’imprégner des conditions de travail du personnel chargé des services du visa. Là-bas, la phase d’expérimentation du visa biométrique est achevée depuis mars 2005.

Denis Koné

Concert contre Sarkozy

Après la marche de mercredi organisé par l’Association des expulsés maliens et le Collectif de soutien aux expulsés, le relais de la protestation a été assuré jeudi par les alter mondialistes, qui ont organisé un mini-concert de protestation, au moment où Sarkozy visitait les locaux de l’ambassade, sur fond de musique du rasta man Ticken Jah Facoly.

D. K.

19 mai 2006.