Partager

Face à l’apparition de la grippe aviaire (H5N1) au Nigeria, donc aux portes du Mali, le gouvernement se mobilise et met le turbo. Toute la planète, selon le ministre de l’Elevage et de la Pêche, est aujourd’hui menacé par la grippe aviaire : « personne ne s’imaginait que la grippe aviaire allait faire son entrée au Nigeria. A partir du moment où ce pays a été attaqué, tout le monde entier est sous la menace. Même, si la grippe n’est pas dans notre pays, on peut dire que nous sommes dans une zone à faible risque ».

Aucun cas d’influenza aviaire (grippe aviaire) n’a été enregistré, mais mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Car, « si la situation devait échapper à tout contrôle, cela aurait des effets ruineux sur les volailles de la région et compromettrait les moyens d’existence de millions de personnes. En outre, cela aggraverait le risque d’exposition des humains au virus », a prévenu M. Touré.

C’est pourquoi, depuis le 18 octobre dernier avant l’entrée de la grippe aviaire au Nigeria, le gouvernement a placé cette question parmi les priorités. Et une semaine plus tard, un comité technique de coordination pour la lutte contre la grippe aviaire a été mis place.

Priorité des priorités

Présidé par Dr. Yacouba Samaké, secrétaire général du ministère de l’Elevage et de la Pêche, il comprend en plus des services techniques du département, les représentants de la société civile, des associations de consommation et les partenaires comme la FAO, l’Union européenne, l’USAID, l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé animale, etc.

Un plan d’urgence de prévention et de lutte contre la grippe aviaire a été adopté par le conseil des ministres. Ce plan, qui sert de référence à d’autres pays africains, contient 3 grandes décisions à savoir un arrêté qui fixe les mesures préventives, l’interdiction de l’importation des oiseaux domestiques ou sauvages, des œufs, des plumages, des matériels pathologiques ou suspects et produits biologiques d’oiseaux non traités sur toute l’étendue du territoire national, l’élaboration d’un plan d’urgence et d’intervention de lutte.

Des comités de veille ont également été mis en place au niveau de toutes les régions et du district de Bamako. « Ce plan, selon le ministre Touré, a pour but de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la préservation de la santé publique par la protection sanitaire du cheptel aviaire. Il vise à prévenir une éventuelle introduction de la grippe aviaire au Mali et à renforcer les capacités d’intervention rapide et efficace contre la maladie ».

Le coût de ce plan d’urgence est estimé à plus de 800 millions de F CFA. En outre, un plan de contingence est en préparation par le département pour inscrire cette maladie parmi les maladies prioritaires.

Le comité technique, le ministère de l’Elevage et de la Pêche sont en concertation permanente avec la communauté internationale pour stopper une éventuelle propagation du virus au Mali.

Sidiki Y. Dembélé

16 février 2006.