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Installé à Kondoya dans le cercle de Kéniéba où il mène des activités d’orpaillage, Sékou Kéita crie à l’injustice du fait que son puits aurifère est exploité par d’autres personnes malgré une défense faite à elles par le Tribunal de première instance de Kita d’arrêter d’exploiter ses réserves.

Le ministre de la Justice ferait mieux de se renseigner sur ce qui se passe sur le site d’orpaillage de Kondoya dans le cercle de Kéniéba en 1re région tant le denie de justice semble flagrant.

Suivant document de Me Baba Dionkolon Cissoko, avocat à la Cour, Sékou Kéita est un orpailleur détenteur d’un puits aurifère à Kondoya qu’il exploite depuis 4 ans sur la base des règles coutumières ainsi libellées : « Il est convenu par tous que lorsqu’une mine atteint une autre sur sa trajectoire, alors elle est toutefois contrainte d’être fermée et laisser celle qu’elle a percutée continuer son exploitation ».

Mais il se trouve que Daouda Sidibé et Oumar Kanté ont épuisé leurs réserves et ont enjoint aux exploitants du puits appartenant à Sékou Kéita d’arrêter les travaux, au motif qu’ils sont sur leur trajectoire, au mépris de la convention coutumière.

Excédé, Sékou Kéita a saisi en 2012 le Tribunal de première instance de Kita qui a ordonné l’arrêt de toute activité dans le puits litigieux. Mais contre toute attente, révèle le document de saisine du procureur général près la Cour d’appel de Kayes par le conseil de Sékou Kéita, que c’est le juge de Kéniéba qui a ordonné à Daouda Sidibé et à Oumar Kanté de prendre possession du puits aurifère naguère exploité par M. Kéita.

Il ressort dans les dossiers de Me Cissoko que le juge de Kéniéba a confirmé au téléphone à la gendarmerie que c’est lui qui a autorisé Daouda Sidibé et Oumar Kanté à exploiter le puits objet du litige.

Or, pour le conseil de Sékou Kéita, il ne sied pas à un juge saisi sur le fond d’une affaire en confirmation de droit d’usage coutumier, « d’autoriser verbalement une des parties à exploiter le puits objet du litige au préjudice de l’autre partie dont la propriété a été confirmée par la partie adverse dans le procès-verbal d’interrogatoire sur le fond dressé par le même juge ».

Ayant été saisie en février 2013 par Me Baba Dionkolo Cissoko, la Cour d’appel de Kayes a aussi ordonné l’arrêt des travaux. Daouda Sidibé et Oumar Kanté continuent toujours d’empiéter sur les réserves de Sékou Kéita. C’est au regard de tous ces éléments que l’avocat de M. Kéita émet des réserves sur l’impartialité du juge de Kéniéba.

Une occasion pour redresser la machine judiciaire qui est loin d’être une balance équilibrée pour tous les citoyens.

Mohamed Daou

20 Mai 2013