Les organisations non gouvernementales visent les objectifs spécifiques de participer au développement socio-économique du pays à travers les activités qu’elles initient dans des localités déterminées du pays. Pour ce faire, elles doivent obtenir l’accord cadre qui est la preuve de leur reconnaissance officielle comme structures reconnues d’utilité publique.
Les domaines d’intervention des ONG au Mali sont multiples et divers. En effet, certaines travaillent dans le cadre de la protection de l’environnement, de la sécurité alimentaire comme Top Sahel et Afrique verte. Dans ce processus, elles participent à l’information, la formation et la sensibilisation des populations cibles par rapport à leurs domaines d’intervention au bénéfice des habitants des zones d’intervention.
Difficilement une ONG peut atteindre ses objectifs sans développer des partenariats. C’est à ce niveau qu’interviennent certains partenaires au développement qui leur assurent des appuis financiers et techniques.
LA NOUVELLE DONNE DANS LE PARTENARIAT
Dans le contexte actuel de décentralisation où, de plus en plus, on évolue vers le transfert des compétences, les beaux jours des ONG sont passés.
En effet les partenaires au développement sont en ce moment en train de revoir leurs stratégies d’intervention auprès des collectivités locales décentralisées. La nouvelle approche de ces partenaires vise à traiter directement avec les localités concernées, ce qui signifie que les appuis financiers iront directement aux collectivités. C’est cela qui explique la nécessité de reconversion des ONG.
En effet, au lieu d’être des agents d’intervention directe sur le terrain, bénéficiaires des fonds d’appui pour la réalisation de forages et autres activités participant activement au développement local, comme ce fut le cas de nombre d’ONG dont Top Sahel qui a réalisé plusieurs dizaines de forages à Nara, les ONG se voient contraintes d’être des prestataires de services. Le contexte actuel de décentralisation oblige les ONG à assurer uniquement le transfert des compétences aux collectivités. Or, il semble que peu d’ONG s’adaptent à cette nouvelle disposition.
La tendance actuelle est irréversible, ce qui signifie que toute ONG qui ne parviendra pas à se reconvertir va disparaître. Avec la nouvelle approche stratégique, les ONG ne bénéficieront que du coût de leurs prestations diverses; transfert de compétences, formation, entre autres.
On assiste, à cet effet, à une réduction de leur marge de manoeuvre. De ce point de vue, les ONG qui ont accumulé des expertises très enrichissantes peuvent jouer le rôle de bureaux d’études spécialisées dans la formation, le renforcement de capacités, l’élaboration d’études de faisabilité et de projets de développement local. Elles pourront ainsi se révéler très utiles aux différentes communautés.
Moussa SOW
11 mai 2005