En vue de pallier aux risques que courent les observateurs lors des élections, une formation efficiente s’impose. C’est dans ce contexte que le CIP (Comité Interparlementaire de l’UEMOA) outille ses membres à l’hôtel Salam depuis le lundi 27 octobre sur le thème <<l’approche, les méthodes et les techniques d’observation des élections dans les Etats de l’UEMOA>>. La rencontre qui était présidée par Mélégué Traoré, président du CIP prendra fin le jeudi 31 octobre.
Le respect des droits fondamentaux dans l’UEMOA
Le président du CIP, dans son intervention, a tout d’abord demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en la mémoire de la première épouse du chef de protocole du CIP M. Amadou Coulibaly disparue le 7 octobre dernier, avant d’ajouter que l’UEMOA qui a réaffirmé son attachement au respect des droits fondamentaux énoncés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Charte Africaine reste à l’avant-garde du combat pour le respect du choix souverain des peuples.
Le CIP composé d’élus issus des huit parlements des Etats membres, s’est assigné au sein de l’union ce rôle de vigile de la démocratie et de la bonne gouvernance. Le président s’est également félicité que sur recommandations des toutes premières missions du CIP dans l’observation des élections, un séminaire du même genre avait été organisé à Niamey en 2004.
Les parlementaires de l’UEMOA ont par la suite et depuis cette date, pris part honorablement à toutes les consultations électorales qui se déroulent dans la zone communautaire. De ce fait, ils ont acquis une certaine expertise sur le terrain. Mais du fait du renouvellement normal de ses membres, il a été unanimement décidé de renouveler cette formation afin que les députés, en observateurs avisés et outillés, accroissent la confiance des électeurs et celle de la communauté internationale envers le scrutin.
Les principes et les valeurs d’un observateur
A en croire le président du CIP, le rôle d’un observateur c’est d’observer ce qui se passe, de noter les faits et de suggérer. Il ne doit pas jouer un rôle de médiateur au risque d’enfreindre au principe de non ingérence dans les affaires intérieures d’un pays. L’observateur doit par ailleurs respecter entre autres les lois et le code électoral du pays ; observer une stricte neutralité et impartialité, tenir l’indépendance d’esprit, l’honnêteté et l’exactitude des faits doivent le caractériser.
Il est important de connaître les forces politiques en présence ainsi que des textes et règlement électoraux en vigueur dans le pays et qu’il soit informé des risques potentiels qui entourent un scrutin.
Au-delà du comportement de l’observateur M. Traoré a salué et encouragé le rôle de plus en plus actif que joue la société civile dans l’observation des élections. Les organisations non gouvernementales, les syndicats et autres associations par nature impartiale et non affichée et la société civile peuvent jouer un rôle déterminant dans le suivi des processus électoraux.
Leur montée en puissance dans l’organisation des scrutins doit être soutenue et encouragée. En outre, le président a souligné qu’il n’y a pas meilleurs observateurs que les électeurs eux-mêmes. Les partis politiques, dans leur rôle d’éducation et de formation doivent éveiller en eux une sensibilité citoyenne une culture démocratique.
L’importance des observateurs
L’observation des élections constitue une noble tâche étant donné qu’elle peut contribuer à atténuer les tensions, éviter des crises politiques qui, souvent, découlent des fraudes avérées, de manipulation des votes, de bourrages ostentatoires des urnes. Le dernier bastion, l’avancée significative attendue sur la voie de la démocratisation, particulièrement en Afrique, reste l’organisation d’élections libres, transparentes et équitables.
La participation massive d’observateurs tant nationaux qu’internationaux, la sanction qui peut découler de leurs déclarations, les dispositions prises pour équiper en matériels modernes les centres de vote, sont autant de moyens d’assurer la bonne conduite du processus électoral, a martelé le président.
En effet, si participer à l’observation d’un scrutin constitue une noble tâche, il faut également relever qu’elle comporte des risques considérables, tant pour l’organisme mandataire dont la crédibilité est en jeu, que pour l’observateur qui peut mettre sa vie en péril.
Le président du CIP, en guise de conclusion, a remercié les plus hautes autorités du Mali pour leur soutien.
Mamoutou DIALLO (Stagiaire)
29 Octobre 2008