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Depuis quelques
jours, le directeur du “Projet Objectifs du
Millénaire” M. Jeffrey Sachs et non moins conseiller
spécial du secrétaire général de l’ONU. M. Kofi Annan
était en visite au Mali.

L’objectif de sa mission dans
notre pays était d’expliquer au mieux les tenants et
les aboutissants de son projet et par la même
d’obtenir une adhésion populaire de toutes les couches
socio-professionnelles de la population.

Ainsi, M. Jeffrey a rencontré la société civile
malienne, les associations de défense des droits de
l’homme, des droits de la femme, le patronat malien.
Il a en outre visité Tombouctou où il a eu des
entretiens avec les autorités.

La société civile
malienne s’est exprimée devant M. Jeffrey le samedi 16
juillet 2005 par rapport à ce qu’elle attend du
“projet objectifs du Millénaire.” Le directeur du
projet, M. Jeffrey Sachs, reputé et connu comme
conseiller très écouté de nombreux gouvernements en
matière de reformes économiques, a été on ne peut plus
clair.

Le “projets objectifs du Millénaire” ne prend pas en
compte toutes les aspirations de toutes les couches de
la société, tel au Mali ou “le secteur privé rêve de
bâtir de véritables industries “, selon le secrétaire
général du conseil national du patronat malien (CNPM)
M. Lassine Traoré.

Non, martèle M. Jeffrey Sachs pour
qui le projet objectifs du Millénaire envisage
d’intervenir dans trois secteurs au Mali : L’agriculture, pour augmenter la production et par la
même réduire la faim ; l’investissement social en
construisant des centres de santé, des écoles ; la
construction d’infrastructures (routes, téléphone,
etc) en vu de faciliter l’accès au marché. “Ces trois
points sont nos priorités au Mali”, a affirmé le
Directeur du projet objectifs du Millénaire.

Le “projet objectifs du Millénaire” a été commandité
en 2002 par le secrétaire général des Nations Unies
pour élaborer un plan d’action concret qui permettrait
à la planète d’inverser le fléau de la pauvreté, de la
faim et de la maladie qui frappe des milliards de
personnes à travers le monde. Dès 2004, le projet
s’est installé au Cambodge, en Ethiopie, au Ghana, au
Sénégal, en République Dominicaine, au Kenya, au
Tadjikistan et au Yémen.

L’OMD AU MALI

Le processus des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) a été lancé au Mali en 2003. Le
premier rapport de progrès en matière d’atteinte des
OMD a été élaboré et introduit dans le débat public
sur le développement en décembre 2004 intitulé
“Rapport de suivi de la mise en oeuvre des Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD).
Actuellement, les OMD font l’objet de débats dans
plusieurs fora nationaux animés par les organisations
de la société civile.

C’est compte tenu de l’expertise
du projet et des actions accomplies dans les pays
pilotes cités que le PNUD a décidé de continuer à
soutenir les OMD afin qu’ils étendent leur aide à
d’autres pays dont le Mali. Notre pays, dans le souci
d’adapter les OMD aux réalités et préoccupations
nationales, a retenu en décembre 2003 en plus des huit
objectifs du projet, dix neuf cibles et soixante et un
indicateurs.

LES HUIT OBJECTIFS DU MILLENAIRE

Les huit Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) adopté le 08 septembre 2000 par
191 pays membres de l’ONU dont le Mali définissent une
vision à l’Horizon 2015 d’un monde presque débarrassé
de l’extrême pauvreté.

Les huit objectifs sont :
-1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim ;
-2. Assurer l’éducation primaire pour tous ;
-3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’automatisation
des femmes ;
-4. Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq
ans ;
-5. Améliorer la santé maternelle ;
-6. Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d’autres
maladies ;
-7. Assurer un environnement durable ;
-8. Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.

DES OBSTACLES A FRANCHIR

De 2000 à 2005, cela fait 5 ans que l’Assemblée
générale des Nations Unies adopta le projet Objectifs
du Millénaire pour le Développement. Cinq ans après
les progrès réalisés sont timides par rapport aux
ambitions.

Les experts de l’ONU ont retenu quatre
raisons générales pour expliquer le retard pris dans
la réalisation des OMD : la mauvaise gouvernance
caractérisée par la corruption, la médiocrité des
choix politiques, économiques et sociaux ; le piège de
la pauvreté quand on sait que l’économie locale et
nationale sont insuffisantes pour réaliser des
investissements prioritaires.

Le troisième obstacle est lié à des inégalités entre
les régions voire même à l’intérieur d’une même région
où des poches de pauvreté persistent ; le quatrième
obstacle à franchir est lié à la négligence voire même
à l’ignorance des problèmes quotidiens des populations
par les décideurs.

Partant de tous ces paramètres, nous sommes en droit
de nous demander si toutefois les promesses seront
tenues ?

Daba Balla KEITA

18 juillet 2005