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En adoptant lundi tard dans la nuit une nouvelle loi électorale, c’est une des doléances de la classe politique qui a été satisfaite par les pouvoirs publics. Reste à savoir si cette loi va combler toutes les attentes des partis politiques, des électeurs, bref tous les acteurs concernés par les élections et contribuer effectivement à l’ancrage de la démocratie.

Les partis politiques, au lendemain des élections générales de 2002, avaient trouvé beaucoup d’insuffisances tant dans la loi électorale que dans la charte des partis politiques et recommandé leur relecture. Si cette nouvelle loi doit déjà faire des mécontents, ce sont les femmes.

L’adoption de la loi par les députés a donné lieu, avant l’ouverture des travaux de la plénière, à une démonstration de force des associations et organisations féminines.

Comme elles l’avaient annoncé, au cours d’un point de presse le week-end, la salle de plénière a été envahie par des femmes venues faire pression sur les députés afin qu’ils acceptent l’amendement qui veut qu’aucune liste ne devrait constituer plus de 70 % de candidats de l’un ou de l’autre sexe.

Sur les banderoles qu’elles avaient déployées, les femmes réclamaient plus d’équité et d’égalité homme/femme. L’amendement formulé et défendu par les femmes parlementaires n’a pas eu l’assentiment de la commission des lois constitutionnelles, de la législation, de la justice et les institutions de la République.

Son président, Me Demba Traoré, a expliqué que la proposition d’amendement allait à l’encontre du règlement intérieur de l’Assemblée.
De plus, a argumenté Me Demba, l’amendement défend les intérêts d’un groupe particulier, toutes choses qui sont également contraires au travail parlementaire.

En définitive, l’amendement a été jugé irrecevable. Auparavant, le président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita, avait dû faire lire aux « manifestantes » le règlement sur l’attitude à adopter au sein du Parlement. Interdiction de banderoles dans la salle de plénière, tenue décente, etc. sont, entre autres, des règles auxquelles doivent se soumettre ceux qui sont venus assister aux séances plénières.

Denis Koné

16 août 2006.