«La Constitution de la 4è République : enjeux, défis, opportunités et perspectives pour le Mali du 21è siècle», tel était le thème d’une conférence de presse tenue la semaine dernière au Musée national par le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (Cri-2002), à travers son organisation «Think tank Associatif». La conférence était animée par le président de Cri-2002, Dr Abdoulaye Sall.
Dans son intervention liminaire, le conférencier a, d’entrée de jeu, salué la promulgation de la nouvelle Constitution par le président de la Transition, le 22 juillet dernier, instituant la 4è République au Mali.
Le président de Cri-2002 dira qu’à la suite de cet acte hautement historique pour notre pays, il apparaît primordial que les Maliens se mettent désormais dans la dynamique d’une Transition qui mène progressivement vers la 4è République. En ce sens qu’elle repose sur trois piliers essentiels, à savoir la Constitution du 25 février 1992, la Charte modifiée de la Transition de février 2022 et la Constitution du 22 juillet 2023.
Pour Dr Abdoulaye Sall , le 1er enjeu est d’être conscient que la Constitution du 22 juillet 2023 est un document qui appartient au peuple malien compte tenu de son processus d’adoption. Pour revenir aux enjeux et défis et perspectives de la 4è République, le président de Cri 2002 s’est réjoui du fait que le préambule de la nouvelle Loi fondamentale consacre de prime abord, une transition culturelle. Ce, en faisant référence à nos valeurs ancestrales et sociétales.
Par rapport aux perspectives, le conférencier soulignera que la Constitution du 22 juillet 2023 contient la manière dont nous voulons gérer notre système démocratique. Et, la gestion du système démocratique fait appel à deux principes à savoir : le principe de la progressivité et celui de la subsidiarité.
De l’analyse de Dr Abdoulaye Sall, c’est le principe de la progressivité qui sied pour le cas malien. Dans ce sens qu’il consiste, à la suite de la promulgation du nouveau texte fondamental, à s’attaquer à l’organisation, la restructuration et la mise en condition des acteurs qui sont appelés à exercer le pouvoir politique, que sont les partis politiques.
À ce propos, le président de Cri-2002 a indiqué que le nombre pléthorique des formations politiques dans notre système démocratique s’explique essentiellement par l’absence d’une exigence d’orientations idéologiques claires par rapport à la Charte des partis politiques. C’est pourquoi, le conférencier a invité les Maliens à adopter le principe de la progressivité en s’attelant à la formation et l’adaptation des partis politiques aux réalités du 21è siècle. Il a lancé le même cri de cœur à l’endroit des organisations de la société civile et à la presse malienne.
Dr Sall a aussi apprécié les dispositions de la Constitution de la 4è République qui s’érigent en rempart contre la transhumance politique, qu’il convient de différencier du nomadisme politique qui y est toléré. D’autres motifs de satisfaction de Cri-2002 par rapport aux perspectives de la Constitution du 22 juillet 2023, portent sur l’apparition des légitimités traditionnelles, et les organisations de la société civile dans le texte fondamental.
Occasion pour le conférencier de regretter toutes ces guerres que notre pays vit au 21è siècle contrairement au siècle précédent, que tous les Maliens savent aujourd’hui ce que c’est qu’une guerre et ce qu’elle peut coûter à un pays. «Il nous revient de travailler de manière à transformer tous ces dangers qui guettent notre pays en opportunités pour faire avancer le Mali », a invité Dr Abdoulaye Sall. Il s’est dit convaincu de ce renversement car le Mali est le seul pays qui a hérité de trois grands empires depuis plusieurs siècles et son peuple forme une Nation.
Aboubacar TRAORE
Source: L’Essor