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Le second enfant de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM, en gestation depuis son 11e congrès ordinaire tenu en août 2006, est né. Il a été baptisé Confédération malienne du travail (CMT). Une centrale qui témoigne du difficile accouchement des congrès au sein de la principale centrale syndicale.

Et de deux pour l’UNTM. Un adage populaire dit : « à chaque jour suffit sa peine ». Il ne serait pas superflu de dire qu’à l’UNTM « chaque congrès accouche sa centrale ». De 1997 à nos jours, l’UNTM, la principale centrale syndicale au Mali, vient de donner naissance (au propre comme au figuré) à un deuxième syndicat. La Confédération malienne du travail (CMT) a été portée sur les fonts baptismaux le 16 novembre dernier à l’issue d’un congrès constitutif.

En 1997, la guerre de leadership entre Issé Doucouré, secrétaire général de l’UNTM et son adjoint, Hamadoun Amion Guindo, a tourné en faveur du premier. Le congrès extraordinaire tenu la même année avait décidé de n’ouvrir les portes de la Bourse du travail qu’aux travailleurs. Cette résolution a créé les conditions de l’exclusion de Hamadoun Amion Guindo de l’UNTM à qui il était reproché d’être un ancien agent de la Somiex qui n’avait plus de base. M. Guindo qui ne s’en n’est pas laissé conter. Il a mis en place son propre syndicat dénommé Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) avec des camarades qui lui sont favorables.

A voir de près, la CMT et la CSTM sont nées dans les mêmes conditions puisqu’elles sont issues de l’UNTM des suites de lendemains de congrès difficile. Django Tounkara considéré comme le précurseur de la nouvelle centrale est un ancien membre du bureau du Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec). Il a été éjecté de son poste, bien avant les assises du 11e congrès.

Ahmed Sidibé, lui aussi membre de la CMT, est également un ancien du Snec qui a dirigé un projet de l’UNTM pendant des années. On le croyait à la retraite syndicale depuis plusieurs années où il n’avait plus de poste actif au BEN Snec ni à l’UNTM. Lui-même se disant camarade de promotion du président de la République ATT à l’Ensec, il a créé l’année dernière un nouveau parti pour, dit-on, soutenir son camarade d’école. Un parti qui a mesuré, sans succès, son poids aux précédentes législatives anticipées en Commune V.

Les deux têtes d’affiche citées plus haut ont renforcé leurs rangs par d’autres mécontents du 11e congrès ordinaire qui n’ont pas pu se succéder à eux-mêmes à leurs postes ou se maintenir au moins dans le bureau de l’UNTM. Parmi ceux-ci, figurent Mme Kadiatou Kamaté, Ibrahima Souaré et Cheick Doumbia du Syndicat des transports. A ceux-ci s’ajoutent Nanourou Koné du Synacome, le vieux Bathily Golfa, permanent du Syntade et conseiller spécial du SG de l’UNTM, Siaka Diakité.

Le secrétaire général de l’UNTM que nous avons pu joindre n’est pas ému par la nouvelle donne. Il la trouve dans l’ordre normal des choses. Il affirme que la compétence et le nombre des militants de part et d’autre feront la différence.

Abdrahamane Dicko

21 novembre 2006.