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«Une femme qui vit bien sa grossesse accouche dans les bonnes conditions et à la fin donne naissance à un bébé sain», déclare notre spécialiste Pr Aminata Kouma.

Cependant, elle estime que cela passe par une consultation prénatale régulière. La gynécologue obstétricienne de l’hôpital de Kati explique qu’une consultation prénatale est celle qui est prodiguée au moment de la gestation. Autrement dit, les soins qui sont prodigués pendant cette période par un personnel qualifié sont appelés consultation prénatale.

L’objectif recherché, selon Pr Aminata Kouma est que  la femme termine sa grossesse en pleine santé et que le bébé qui vient également soit en très bonne santé. Elle passe par la sensibilisation, l’éducation, l’information des femmes, l’examen médical et les examens complémentaires.

à en croire notre toubib, la consultation prénatale à plusieurs buts. L’un des principaux objectifs est de prévenir à titre d’exemple les maladies parasitaires ou bactériennes. Faire un diagnostic de la grossesse (quant à son siège et quant à d’éventuel complication qui peuvent se passer) prendre en charge les pathologies qui se présentent pendant la grossesse et faire en sorte que la femme ait une  grossesse saine et que le bébé vient dans un environnement sain.

Selon la praticienne hospitalière, la consultation prénatale doit commencer dès le premier trimestre, c’est-à-dire les trois premiers mois de grossesse (dès que la femme sait qu’elle est enceinte). Cette consultation prénatale obéit à des règles ou disons une procédure. Déjà dans les recommandations politiques et normes du Mali, la femme doit avoir au moins huit contacts avec un personnel de santé. Elle précisera que dans ces huit contacts, il y a la consultation prénatale recentrée (elle doit avoir au moins quatre consultations prénatales avec un personnel qualifié).

Pr Kouma dit que la  consultation en elle-même commence par les salutations (accueil de la femme par l’agent de santé) ensuite une série de sensibilisations sans oublier de demander les plaintes de la personne. Après, c’est l’examen physique de la maman et du bébé. C’est l’échographie qui permettra non seulement  de voir qu’il y a un ou  des bébés, mais aussi de rechercher les malformations. En plus de cette échographie, la prise de la tension artérielle est obligatoire. Pr Kouma souligne que ce sont les tensions élevées qui tuent les femmes. En plus des hémorragies, elles font partie des causes de décès des femmes enceintes.

L’examen des urines permettra de voir le taux de protéines. En absence de cette consultation prénatale, la femme et le bébé peuvent être en danger. La grossesse peut se situer en dehors de l’utérus (grossesse extra-utérine). Quand cette grossesse n’est pas détectée tôt, elle peut être une urgence chirurgicale et cause de décès de la femme. Sans la consultation prénatale, il sera difficile de détecter certaines maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension, la drépanocytose.

Pourtant, la gynécologue dit que ces pathologies peuvent concourir pendant les mois suivants (deuxième ou troisième trimestre) à des complications.

Notre toubib ne s’arrête pas là, elle rajoute que quand une femme ne vient pas en consultation prénatale, elle peut développer elle-même des maladies sans se rendre compte au fur et à mesure que la grossesse avance. Elle soutient qu’il a même été démontré par les études que les femmes qui ne consultent pas pendant la grossesse sont celles qui sont plus à risque de mourir à la suite d’accouchement.

Les bébés qu’elles portent également peuvent naitre avec des tares ou avec des malformations, soit avec une maladie méconnue. Pire, ils peuvent mourir pendant l’accouchement ou les jours qui suivent la naissance. D’où la nécessité de venir en consultation prénatale pour éviter ces risques. «C’est important que la femme vienne pendant les trois premiers mois pour voir si la grossesse est à sa place normale», révèle la gynécologue obstétricienne, avant d’ajouter que c’est pendant cette période qu’elle et sa famille sont sensibilisées pour mieux préparer l’arrivée du bébé

Fatoumata NAPHO

Source: L’Essor