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LES FAITS OU LA CAUSE

Quelques semaines après son investiture à la présidence de la République, en juin 1992, Alpha Oumar Konaré était invité à présider la Finale de la coupe du Mali de football au Stade Modibo Kéïta. Seuls les chefs d’Etat avaient, jusque-là, présidé la rencontre de la finale de la coupe du Mali.

Cette rencontre finira de manière calamiteuse. Et pour cause. Le maintien d’ordre avait pris fait et cause pour son équipe, l’Union Sportive des Forces armées et de Sécurité (USFAS) contre le Djoliba AC.

Que les forces de l’ordre chargées de la sécurité dans et hors du stade se soient transformées en supporters d’une équipe était déjà, en soi, une indiscipline caractérisée. Nous n’allons pas rappeler tout ce qui s’était passé mais nous retiendrons que ce jour les agents de l’ordre s’étaient mués en délinquants.

Le Djoliba venait d’accroître son avantage quand, soudain, les forces de l’ordre, au mépris même de la présence du chef de l’Etat, mirent fin à la rencontre de façon indescriptible.

LA RECIDIVE
Aucune sanction, à notre connaissance, ne tomba à l’époque les ministres de la Défense et de l’Intérieur d’alors, Dioncounda Traoré et Mamadou Lamine Traoré, s’étaient juste contenter de ne rien…faire. Alpha Oumar Konaré était rentré sans jamais pouvoir remettre la coupe à l’équipe gagnante (Le Djoliba).

Le dimanche 27 mars 2005, nos forces de l’ordre n’étaient pas exemptes de tout reproche à l’issue du match Mali-Togo. Le Premier Ministre, Ousmane Issoufi Maïga, l’a dit implicitement : <>.

Et que faisaient nos bidasses ?
Ils en rajoutaient à la confusion gazant tous azimuts : joueurs, spectateurs, officiels, libérant les fauteurs de trouble qu’ils avaient pu arrêter, faisant mine d’être dépassés par les événements.

Pire, certains parmi eux réussirent à donner des coups de poing et de pied aux arbitres Ghanéens qu’ils étaient censés protéger.De tels comportements nous font douter que nos forces de sécurité aient reçu une formation adéquate.

Les leçons de la coupe du Monde de football 1994 organisée aux Etats-Unis n’ont, apparemment, jamais eu d’écho chez nous, au Mali. Pour mémoire, le maintien d’ordre aux Etats-Unis quadrillait parfaitement les stades.

Les policiers n’avaient d’yeux que sur les spectateurs, ils ne se retournaient jamais pour regarder les matches qui se déroulaient à cinq mètres derrière eux, les spectateurs les plus vociférants étaient tout de suite rappelés à l’ordre ou évacués du stade. Belle leçon de maintien d’ordre à retenir.

C’est vrai qu’un océan nous sépare des Etats-Unis.

Haïdara M L

7 Avril 2005