Le duo Ibrahim Ag Bahanga – Hassane Ag Fagaga continue de narguer les autorités politiques et militaires de la région de Kidal et partant du Mali. En effet, le bandit Bahanga a quité hier, lundi 10 septembre, son bunker de Tinzawaten où plus d’une trentaine de militaires, y sont détenus en otages, pour se rendre à 7 km de Kidal.
Dans cette bourgade où le réseau Orange – Mali fonctionne normalement, l’assassin Bahanga s’est permis d’appeler, aux environs de 10 heures, le gouverneur de la région de Kidal, Alhamdou Ag Ilyyène pour le menacer en ces termes: «Si jamais vous réquisitionnez les véhicules des ONG au profit des Forces Armées et de Sécurités, comme vous l’aviez fait lors des évènements du 23 mai 2006, nous poserons des mines à partir du gouvernorat de Kidal jusqu’à Gao».
Le même Bahanga aurait appelé beaucoup de ses parents de Kidal, Gao et Bamako. Il leur aurait demandé des conseils. Mais rien n’a filtré des échanges qu’il a eus avec ces derniers. Voilà les menaces réelles de ce grand berger de Tin – Essako, devenu membre du Haut Conseil des Collectivités grâce à la magnanimité de l’ADEMA – PASJ.
Depuis le début des opérations terroristes de Ibrahim Ag Bahanga, le 27 août dernier à Tedjeret, nombreux sont les habitants et agents de l’Etat qui ont fui l’Adrar des Ifoghas à destination soit de Gao soit de Bamako. Les populations sont inquiètes et s’interrogent sur l’attitude de l’Etat qui multiplie les renforts à but simplement dissuasif et impose une situation de ni paix ni guerre.
C’est pourquoi, Bahanga a osé narguer les uns et les autres à la porte d’entrée de Kidal sous le nez de nos militaires. Si cette situation perdure, ce preneur d’otages va sévir encore une fois de plus.
L’Etat doit donc se décider à frapper fort la bande Bahanga – Fagaga ou se résoudre à négocier de façon intelligente avec cet assassin de haut vol. Dans ce dernier cas, le pouvoir de Bamako perdra tout crédit et paraîtra aux yeux des Maliens comme un roublard qui prend des engagements irréalisables et inacceptables dans le cadre d’un Etat démocratique, épris de paix et de justice sociale. C’est pourquoi, nous préconisons la première solution quelles que soient les conséquences dramatiques ou tragiques.
Il faudrait que le peuple malien et la communauté internationale sachent que nous avons une véritable armée, résolument engagée à se battre pour le Mali «même s’il faut notre sang» pour paraphraser le doyen et non moins digne fils de ce pays, Seydou Badian Kouyaté.
Il est inacceptable qu’un groupuscule de bandits fasse chanter à tout moment la République, sur une portion à part entière du territoire national. Il est temps que l’Etat sache que l’Algérie de Abdoul Aziz Boutéflika est en partie complice de cette situation.
En effet, pour ceux qui ne le savent pas, c’est le colonel algérien, membre du Comité de suivi des Accords d’Alger qui serait à la base du blocage du Contrôleur de police, Mamadou Diagouraga, par ailleurs président de ce même Comité dans le Haoussa pour l’empêcher d’arriver avec Iyad Ag Aghaly à Tinzawaten, dans le cadre d’une médiation interne.
Il nous est revenu, de source généralement bien informée que cet officier supérieur algérien aurait souhaité accompagner Iyad et Diagouraga chez Bahanga. Le contrôleur général de police se serait opposé à cette sollicitation.
Ainsi, l’officier algérien aurait attendu leur départ pour communiquer avec Ibrahim Ag Bahanga sur le téléphone satellitaire en lui demandant, semble t-il, de ne pas recevoir le représentant de l’Etat malien. Aussitôt dit, le terroriste Bahanga aurait appelé Iyad pour lui laisser la consigne.
C’est ainsi que celui – ci a abandonné Diagouraga dans la broussaille pour se rendre seul à Tinzawaten. Il revient avec une dizaines de blessés, libérés à titre humanitaire.
Avant de poser des conditions pour la libération des autres otages militaires. En dehors de l’implication de l’Algérie dans la médiation, celles – ci ne sont pas, pour l’instant connues.
Avec le retour de Iyad à Bamako, dimanche 9 août, les conditionnalités de Bahanga seront transmises aux plus hautes autorités du pays et l’Etat adoptera pour de bon la décision qui s’impose: la paix ou la guerre?
Chahana Takiou
12 septembre 2007.