Puissante communauté religieuse au Nord du Mali, notamment dans la région de Tombouctou, les Kounta sont très influents dans certains milieux et auprès d’autres communautés du septentrion.
De la rébellion à maintenant, ils sont régulièrement sollicités pour l’instauration de la paix et de la quiétude sociale. Leurs avis et autres prises de position ont un poids considérable dans tout ce qui touche le Nord-Mali.
Ainsi, suite à l’éclatement de l’affaire Fagaga, l’ensemble des chefs de fractions, notables et leaders d’opinion se sont réunis du 15 au 18 février derniers à Anifis. A cette rencontre, étaient également associés les jeunes de la Communauté.
Au cours de cette importante rencontre, les Kounta se sont désolidarisés de toute action visant à déstabiliser le pays. Ainsi, le chef de la Communauté Kounta a été très explicite dans sa correspondance datée du 1er mars et adressée au chef de l’Etat.
En effet, Cheick Baba Ould Sidi El Mocktar, chef de la Communauté, a informé le Président de la République, Amadou Toumani Touré, que « l’ensemble des chefs de fractions, notables et leaders d’opinion de la Communauté Kounta et à travers eux la jeunesse Kounta, ont déclaré solennellement qu’ils ne sont ni de près, ni de loin impliqués à aucune manifestation ou organisation susceptible d’engendrer une insécurité ou instabilité de quelque nature que ce soit dans notre pays aussi bien qu’à l’extérieur« .
Occasion pour Cheick Baba Ould Sidi El Mocktar de réaffirmer l’engagement de la Communauté Kounta auprès du chef de l’Etat.
Cette prise de position des Kounta intervient après d’autres du genre émises par différentes Communautés ou fractions de Kidal, toujours à propos de l’affaire Fagaga.
A l’unanimité, ces différentes composantes de la société civile et autres notabilités ont soit condamné cette dissidence, soit désavoué son auteur.
Selon nos sources, une importante rencontre de la Communauté Ifogas de la région de Kidal est prévue à Kidal vers le 20 mars prochain.
Occasion, sans doute, pour cette Communauté d’emboîter le pas aux autres. L’on signale, parmi les initiateurs de cette rencontre, un des anciens chefs de file de la rébellion des années 90, Ag Rhissa.
C’est dire que Fagaga est abandonné par tous et de plus en plus, il devient un homme esseulé.
C.H Sylla
14 mars 2006.