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Depuis les affrontements, jeudi 30 juin, entre les forces de sécurité algérienne et les éléments du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), la zone des combats est cernée par les Algériens.

Elle a été déclarée «zone interdite» aux forces armées maliennes et mauritaniennes proches des lieux. Même la mission du chef d’Etat-major général des armées du Mali qui devait y conduire une délégation a été annulée.

Le Colonel Seydou Traoré doit finalement se rendre vendredi prochain à Nouakchott où il prendra part à une réunion de concertation sur la sécurité transfrontalière avec les représentants de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et des Etats-Unis.

Les autorités algériennes ont décidé de faire le «black out» total sur l’information. Car ce qui s’est passé, aux environs d’Atel Kawa en territoire malien entre l’armée algérienne et éléments du GSPC, est assez grave.

Selon nos sources un hélicoptère de l’armée algérienne a été abattu et deux commandants auraient trouvés la mort dont le chef des opérations. Les débris de l’hélicoptère continuaient encore à fumer ainsi que 5 véhicules land calcinés.

Contrairement à ce qu’ils affirment aux autorités maliennes, les Algériens auraient fait plusieurs prisonniers parmi les éléments du GSPC. Mais comment l’armée algérienne s’est retrouvée dans ce bourbier en territoire malien ?

Tout est parti de l’attaque menée par le Groupe Salafiste le 3 juin dernier contre une base militaire en Mauritanie. Le bilan s’est soldé par 15 soldats tués du côté mauritanien contre 9 parmi les éléments du GSPC. Le groupe terroriste a pu s’échapper avec un important lot d’armes et de munitions.

Depuis lors les Mauritaniens ont engagé la poursuite jusque sur le territoire malien. Ce qui est permis dans la coopération entre les Etats en matière de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Le Groupe salafiste est affilié à Al Qaïda d’Oussama Ben Laden, présumé auteur des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Pendant trois semaines, les Mauritaniens étaient à la chasse du GSPC sur le territoire malien. Au même moment se déroulait l’opération «Flintlock 2005» dans la région de Tombouctou du 5 au 26 juin où 700 hommes des forces spéciales américaines participaient à des exercices avec 3000 soldats originaires de 9 pays africains (Algérie, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Nigeria, Tchad, Sénégal et Tunisie).

L’Administration américaine met à la disposition de ces pays des millions de dollars, des armes sophistiquées, une assistance technique et des centaines d’instructeurs. L’objectif de l’opération est de renforcer la coopération entre les pays participants et prévenir la subversion transfrontalière.

«Flintlock» vise à combattre le terrorisme international. Des militaires avaient émis l’idée qu’il était pas mieux de faire un cas pratique pendant le «Flintlock» en aidant les Mauritaniens à traquer les éléments du GSPC. L’idée n’a pas fait du chemin.

L’armée mauritanienne se sentant en infériorité du point de vue armement face aux terroristes a demandé du renfort du côté de Nouakchott. Les renforts sont finalement arrivés le 29 juin. Avant d’attaquer les terroristes, les Mauritaniens ont fait appel aux Algériens qui on fourni l’appui aérien tactique.

L’armée algérienne a envoyé deux patrouilles de reconnaissance : une aérienne et une terrestre. Ce sont ces éléments qui sont entrés en accrochage avec les éléments du Groupe salafiste. Les combats ont été très meurtriers d’après nos sources. Les terroristes étaient lourdement armés avec des véhicules tout terrain et plusieurs mortiers.

Le bilan définitif des combats n’est pas connu. (Voir l’article de l’AP en encadré). Les autorités algériennes ayant décidé de faire main basse sur l’information.

Fousséni Traoré

06 juillet 2005