En effet, depuis l’affaire des otages européens, enlevés en février 2003 en Algérie, puis libérés dans notre pays, les incursions de ce groupe islamiste armé dans le nord du Mali sont devenues fréquentes.
Au mois de juillet dernier, un violent accrochage a opposé l’armée algérienne à un groupuscule du GSPC sur le sol malien , non loin de la frontière algérienne. Les pertes des deux côtés ont été considérables.
Si bien que sans le vouloir, le Mali devient un théâtre d’affrontements dans ce conflit algero-algerien.
Plus grave, un chef de guerre du groupe salafiste avec des hommes bien armés a décidé d’installer son QG dans le septentrion malien.
Mokhtar Belmokhtar, alias Abou el-Abbes ou encore Laouer «le borgne», puis qu’il s’agit de lui, est considéré comme un sanguinaire qui excelle dans des actions terroristes. Il serait très connu des services de sécurité algérienne.
Au sujet de «le borgne» l’hebdomadaire panafricain JA / L’intelligent écrit : Belmoktar est un gros poisson de l’islamisme armé algérien.
Il figurait dans la première liste de personnes recherchées par les forces de sécurité dressée en 1991. Natif du M’zab, dans la région de Ghardaïa, Belmokahar est le premier chef islamiste à s’intéresser aux pays du Sahel.
A la tête d’une centaine d’hommes, il prend le contrôle du trafic de cigarettes et de drogue.
A partir de ces activités frauduleuses entre le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie, Belmoktar a amassé sous et armes.
Parallèlement, le groupe armé algérien tente actuellement de faire adhérer à sa cause des jeunes désoeuvrés et autres ex-combattants en manque d’aventure. Ils sont Maliens, Nigériens, Tchadiens. Ces nouvelles recrues sont ainsi soumis à un véritable «lavage de cerveau» et lancés dans des opérations terroristes en Algérie.
La densité de la frontière entre les pays concernés, la difficulté du terrain, les nombreuses chaînes de complicités au niveau local, la situation économique précaire de la zone sahélienne sont autant d’atouts pour le groupe islamiste algérien, dans sa croisade contre les autorités algériennes.
Toutes choses qui font également la force de ce mouvement qui ne constitue plus une menace pour la seule Algérie, mais pour notre pays et la sous-région sahélienne.
CH Sylla
22 août 2005