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Si l’on reconnaît au président Amadou Toumani Touré de s’être impliqué pour la libération du couple italien Sergio Cicala et son épouse Philomène Kaboré (d’origine burkinabé), il faut avant tout saluer le rôle discret et déterminant du président burkinabé Blaise Compaoré, qui n’a ménagé aucun effort pour répondre aux sollicitations de la partie italienne.

Le chef de l’État, Amadou Toumani Touré, a reçu en audience samedi 17 avril au palais de Koulouba, les ex-otages italiens Sergio Cicala (65 ans) et son épouse Philomène Kaboré (39 ans), libérés le vendredi 16 avril dans le Nord-Mali. La cérémonie a réuni le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, le consul et l’ambassadeur d’Italie au Mali.

A sa sortie d’audience, le couple, très ému, a félicité les présidents ATT, Compaoré et le gouvernement italien pour les efforts consentis en vue d’obtenir sa libération. Il faut rappeler que le couple était retenu en otage depuis près de quatre mois par un groupe d’islamistes armés de la branche maghrébine d’Al-Qaïda.

Sergio Cicala et Philomène Kaboré (d’origine burkinabé) avaient été enlevés le 18 décembre 2009 à la frontière mauritano-malienne alors qu’ils se rendaient en véhicule au Burkina Faso. Leurs ravisseurs les avaient ensuite cédés au bras droit de l’émir Abou Zeïd qui les détenait. Cette libération sans échange de terroristes arrêtés, prouve une fois de plus la détermination de Nouakchott à ne pas céder au chantage des islamistes.

On se rappelle qu’en février, Al-Qaïda au Maghreb islamique avait exigé que la Mauritanie libère certains de ses membres arrêtés sur son territoire en échange de la libération du couple italien. La Mauritanie a refusé de négocier avec les terroristes. Pour l’heure, aucune autre information ne circule sur les conditions de libération du couple, mais des spécialistes n’excluent pas le rôle joué par l’argent dans cette libération.

Efforts conjugués

Si le Mali a été choisi par les islamistes pour libérer leurs ex-otages et le président ATT vu de plus en plus par l’opinion comme étant le chef d’État qui fait le mieux dans la libération des Occidentaux capturés dans le Sahara, il faut dire que les rôles joués par le président Burkinabé, Blaise Compaoré, et le gouvernement italien ont été déterminants.

A preuve, depuis le mois de mars, on savait qu’il y avait espoir pour la libération du couple. Au Burkina Faso, le président du Faso avait reçu en audience deux personnalités au sujet des otages italiens. Dans un premier temps, le 10 mars 2010 à Ouagadougou, un émissaire du gouvernement italien, Mme Margherita Boniver, membre de la Chambre des députés et émissaire du chef de la diplomatie italienne, a été reçue par Compaoré. Les échanges avaient porté sur la libération du couple italien, notamment sur la stratégie à adopter pour obtenir la libération du couple italien.

 » Nous avons félicité le président Baise Compaoré pour le rôle qu’il joue dans la négociation en vue de la libération de nos compatriotes », avait déclaré l’émissaire italien.

Elle a en outre indiqué être encouragée et réconfortée par les échanges avec le président du Faso qui lui a prodigué des conseils sur la stratégie à adopter. « Je transmettrai au gouvernement italien un rapport indiquant les efforts menés par le président Compaoré pour la libération des otages », avait précisé Mme Boniver.

Les 8 et 10 mars, c’était au tour du président ATT d’effectuer une visite de deux jours à Ouagadougou. La question des otages figurait dans les sujets de discussions par les deux chefs d’États.

En cette circonstance, Amadou Toumani Touré avait salué l’implication discrète du président du Faso dans les libérations d’otages détenus par des mouvements islamistes et souhaité que le reste des otages puissent aussi recouvrer la liberté.

Il reste toujours deux Espagnols aux mains d’AQMI dans le Sahara.

Amadou Sidibé

19 Avril 2010.