Les Echos : Vous intervenez spécialement dans quels domaines à Bandiagara ?
Nicole Kii-Nielsen : La ville de Rennes intervient beaucoup à Bandiagara, mais pas toute seule. Elle finance des projets qui sont portés par un certain nombre d’associations rennaises. Ces associations ont différents secteurs d’intervention. Dans le domaine de la santé par exemple, c’est l’association Pelican qui rassemble un certain nombre de médecins rennais qui porte des projets. Il y a Agro sans frontières qui s’occupe des projets ayant trait à l’agriculture, le maraîchage, entre autres. Et il y a en a qui travaillent sur l’éducation. Ces dernières années, de nombreux autres projets ont été conçus en faveur des groupements féminins du cercle de Bandiagara.
Les Echos : Qu’avez-vous concrètement fait pour cette cité ?
N. K. : On a mis en place un magasin de semence. Il y a aussi eu la création de la filière echalotte qui permet aux femmes d’avoir un revenu économique. A Rennes comme partout en France, on est très attaché à la question des femmes. Nous faisons tout pour leur permettre d’atteindre une autonomie économique qui paraît nécessaire pour obtenir leur autonomie tout court.
En ce moment, nous sommes en train de réfléchir sur notre appui à la décentralisation. Nous avons accordé une subvention spéciale aux 21 mairies et au conseil de cercle pour l’achat d’équipements. Les moyens leur faisaient défaut. Cette année nous avons participé au financement du Plan de développement économique, social et culturel (PDSEC) de Bandiagara. Je pense qu’on va continuer, c’est une demande des élus maliens. Ils nous demandent de financer des formations des élus. Nous allons nous y atteler.
Les Echos : Autrement dit, la coopération entre les deux villes est au beau fixe…
N. K. : Oui, elle se porte à merveille. Seulement, je dirais qu’il y a parfois des petits problèmes financiers, de budget qui nous handicapent. Parce qu’il y a plein de projets, de besoins. On doit chaque année établir les priorités. Les Maliens ont beaucoup de projets à nous proposer, nous Rennais on est prêts à faire plus. De ce point de vue, il y a des liens très forts, des motivations très fortes. Mais, on ne peut pas tout faire en même temps.
Les Echos : Y a-t-il un regret ?
N. K. : Nous avons un projet qui n’est pas terminé, nous souhaitons le terminer en 2006. Il s’agit de la Maison de la coopération construite à Bandiagara. Cette maison permettra d’une part d’héberger les Rennais qui viennent porter les projets, d’autre part elle sera un lieu de formation, d’information, de rencontre. La partie hébergement est terminée, la vie associative sera prête incessamment. Nous tenons à le faire.
Propos recueillis par
Amadou Sidibé
18 novembre 2005.