L’agence détient les documents lui accordant la propriété de l’espace litigieux. Les occupants du site le voient d’un mauvais œil…
Lundi après-midi, l’atmosphère était très tendue au marché de bétail de Niamana, à la périphérie de Bamako. Des accrochages avaient eu lieu entre des loubards gros-bras et des éleveurs des lieux.
À l’origine du malaise, un litige foncier autour du terrain qui fait office de parc à bétail. Des douilles de gaz lacrymogène éparpillées un peu partout, des motos calcinées, aussi bien que des barricades çà et là, des personnes cherchant à trouver refuge dans les familles avoisinantes, tel était le spectacle.
L’incident est parti de la volonté d’une agence immobilière de la place, dirigée par une certaine Binta Séméga de mettre en valeur son lot d’un hectare sur les 13 que compte le site. Ce qui a provoqué la colère des occupants qui se sont farouchement opposés à la construction. Cela s’était passé le dimanche notamment à la date du 03 septembre. Les choses auraient pu s’arrêter si la dame Binta n’était pas du genre à ne pas se laisser faire. Ainsi, face à ce premier échec, elle porta l’affaire à la police avant de prendre en main les choses à sa façon.
C’était sans compter avec l’opposition farouche des occupants qui n’ont pas manqué de dire niet à leur délocalisation par l’agence immobilière. La tension est vite montée d’un cran. L’affaire a pris une autre tournure, lorsque des gros-bras armés engagés par la dame Séméga ont voulu chasser de force les occupants. Pour les éleveurs, cet acte était de trop. Car, il fait suite à la volonté de l’agence de leur retirer l’espace par la force.
L’intervention des loubards a mis le feu aux poudres. Les échanges ont mal tourné et ont malheureusement débouché à des affrontements. Ces heurts ont, selon les informations, fait deux blessés graves dans les rangs des éleveurs dont un aurait péri. Des dégâts matériels importants ont été également constatés.
Dans la foulée, il aura fallu l’intervention des forces de l’ordre pour calmer les ardeurs des éleveurs, afin d’éviter un drame. Ces derniers voulaient en finir avec la milice privée de la dame Binta Séméga dont quelques membres se sont finalement retranchés dans une maison voisine.
Les mouvements d’humeurs ont continué tout le long de la journée. Mardi, au lendemain de l’incident malheureux, une délégation composée du préfet du Cercle de Kati, Harouna Diarra, et plusieurs autorités sécuritaires de la Région de Koulikoro, conduite par le gouverneur, le colonel Lamine Kapory Sanogo, s’est rendue sur les lieux pour comprendre la situation et calmer les esprits.
Tamba CAMARA
Source: L’Essor