Partager

Dans son discours d’ouverture, le président égyptien Hosni Moubarak a appelé les donateurs à tenir leurs promesses et à renflouer les caisses du Partenariat africain.
« Nous soulignons l’urgente nécessité pour nos partenaires en développement de verser l’aide promise », a-t-il déclaré.

Le rapport d’activité remis aux membres et dont l’AFP a obtenu copie estime de 50 à 75 milliards de dollars, le flux d’aide supplémentaire nécessaire pour que l’Afrique atteigne les objectifs de développement du Millénaire fixés par les Nations unies, à tenir d’ici 2015 (ODM).

Cependant, la faible représentation de chefs d’Etat et de gouvernement – une dizaine seulement – et l’absence notable des deux pères-fondateurs du Nepad lancé en 2001, le Sud-Africain Thabo Mbeki et le Sénégalais Abdoulaye Wade, risquent de réduire la portée de cette réunion.

La conférence, qui a permis d’accueillir officiellement le Soudan comme nouveau membre, a par ailleurs pris connaissance du premier rapport d’évaluation de quatre pays africains par leurs pairs, dans le cadre du MAEP (Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs): mais là encore les quatre pays concernés, le Ghana, le Kenya, la Mauritanie et le Rwanda n’avaient pas dépêché leur chef d’Etat ou de gouvernement.

Le rapport d’activité remis aux participants insiste sur les « progrès accomplis » par le Nepad dans la mise en oeuvre de plusieurs projets prioritaires, dont celui du Projet détaillé pour le développement agricole africain (PDDAA) et le lancement d’un gazoduc entre le Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana, dont les premières livraisons sont prévues en décembre 2006.

Le document détaille d’autres projets en terme d’éducation, de télécommunications et de gestion et échange des données, mais il met surtout l’accent sur la grande faiblesse des moyens financiers dont dispose le NEPAD.

Il demande donc au comité de pilotage du NEPAD de réclamer au G-8 des pays industrialisés « une assistance plus prévisible et coordonnée » et de se mobiliser pour « faire passer de grands messages aux pays non-membres du G-8, y compris les pays de l’OCDE », afin de s’assurer que « l’aide accrue n’est pas seulement donnée à quelques pays ».

Selon le rapport, il faut « doublement à court terme » de l’assistance financière, dont 10 mds USD/an pour les projets d’infrastructure transfrontières du NEPAD et autant pour accélérer le développement intégré du continent. Le Nepad réclame également au G-8 un « calendrier pour éliminer les subventions (notamment agricoles) compromettant le commerce » et un « programme d’opportunités pour permettre aux biens africains de pénétrer les marchés occidentaux ».

La « manière la plus fondamentale d’augmenter l’assistance en Afrique » consiste pour les donateurs à exécuter leur engagement sur une aide égale à 0,7% de leur PIB en faveur des pays africains, l’allégement et l’annulation de la dette africaine (185 mds USD à fin 2003), la transformation des prêts en dons « sans réduction de l’assistance totale » et l’ouverture des marchés des pays riches aux exportations des pays du continent, selon le rapport.

« La pauvreté est pour le moment l’obstacle principal au développement de l’Afrique », rappelle ce rapport qui fait valoir les « plus mauvais records (du monde) sur tous les indicateurs du développement humain: santé, éducation, environnement » en Afrique sub-Saharienne.

Sept autres pays membres: Afrique du sud, Algérie, Mali, Mozambique, Nigeria, Ouganda et Sénégal, seront soumis en 2005 à cette évaluation collégiale de la « bonne gouvernance » lancée en février 2004 par le Nepad.

20 avril 2005