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Il doit être complet, régional, porteur de développement et bâti sur un taux d’ouverture compatible avec le renforcement et le développement du tissu industriel de nos pays.Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, a présidé hier à l’hôtel Salam la cérémonie d’ouverture du comité ministériel de suivi des négociations de l’Accord de partenariat économique entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne (APE/AO/UE).

jpg_partenariat.jpgC’était en présence du président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), Victor Gbeho, du président de la Commission de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (UEMOA), notre compatriote Soumaïla Cissé, du ministre fédéral nigérian du Commerce et de l’Industrie, Jibril Martins Kuyé, et des représentants des pays membres des deux espaces communautaires (UEMOA et CEDEAO) plus la Mauritanie.

Avant l’ouverture des travaux, une minute de silence a été observée, à la demande du ministre Ouane, à la mémoire du président nigérian Umar Yar’Adua, décédé la veille à la suite d’une longue maladie.

Notre pays abrite pour la toute première fois cette réunion grâce à l’engagement des deux commissions ainsi que des structures nationales qui ont œuvré activement à cet effet, a expliqué le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. « La réunion du Comité ministériel de suivi des négociations de l’Accord de partenariat économique entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne se tient au Mali parce que les précédentes négociations de Cotonou à Bruxelles en passant par Abidjan n’ont pas permis d’aboutir à l’accord attendu.

Dès lors et au regard des enjeux qui prévalent, il est essentiel que la rencontre de Bamako impulse une nouvelle dynamique au processus de négociations », a souhaité le ministre Ouane. A cet égard, notre région peut et doit être porteuse d’un message fort et positif sur une question cruciale pour le devenir des populations.

Le ministre des AE a émis l’espoir que Bamako contribue à la conclusion d’un accord juste et équilibré entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne. Cet accord doit, de son point de vue, répondre aux ambitions de développement économique et social des pays et des peuples de la région, à travers la mise en œuvre de programmes d’accompagnement et de mise à niveau de nos secteurs productifs et susceptibles d’accroître la compétitivité de nos filières agricoles et tissus industriels.

La réunion doit, pour cela, réaliser des compromis dynamiques sur les questions relatives au Programme APE pour le développement (PAPED), à l’offre d’accès aux marchés, aux règles d’origine, à l’évaluation de l’impact fiscal net et au tarif extérieur commun de la CEDEAO. L’APE-AO-UE doit contribuer au renforcement de l’intégration régionale, l’objectif étant de parvenir à l’instauration, dans les meilleurs délais, d’un régime commercial unique pour l’ensemble de la région.

La consolidation de notre espace communautaire sera largement tributaire de la gestion appropriée des implications inhérentes à une juxtaposition de régimes commerciaux, qu’il convient d’éviter à tout prix, a prévenu Moctar Ouane. L’accord voulu doit donc être complet, régional, porteur de développement et bâti sur un taux d’ouverture compatible avec le renforcement et le développement du tissu industriel de nos pays.

L’accord doit réaliser un consensus sur l’inclusion des prélèvements communautaires de la CEDEAO et de l’UEMOA dans le démantèlement tarifaire ainsi que sur la clause de la nation la plus favorisée, la clause de non exécution. Il est primordial de veiller que le programme de libéralisation envisagé soit compatible avec le développement des pays de la région, s’agissant notamment de l’offre d’accès aux marchés.

La région CEDEAO et UEMOA estime que le PAPED doit nécessairement constituer un véritable instrument de développement des pays. Sur cette question l’engagement de l’UE doit se refléter dans un plan de financement préalable à la conclusion de l’accord.

Le président de la Commission UEMOA s’est félicité de la bonne collaboration entre les deux commissions régionales (UEMOA et CEDEAO) qui atteste, de son point de vue, de la crédibilité de la sous-région aux yeux du partenaire européen. Soumaïla Cissé a appelé à mieux organiser le suivi des tâches à réaliser et réitéré son appel conviant l’UE à donner une réponse satisfaisante au financement du PAPED.

Soumaïla Cissé et Victor Gbeho ont tour à tour présenté les condoléances leur structures au peuple nigérian, suite à la disparition du président Umar Yar’Adua. Le ministre fédéral du Nigeria a remercié les différents orateurs pour les condoléances présentées. Jibril Martins Kuyé a invité les participants à la réunion de Bamako à examiner les questions spécifiques en profondeur avant de présenter le document de l’accord à la ratification auprès des Etats.

Moriba Coulibaly

L’Essor du 07 Mai 2010.

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Accord de Partenariat économique : L’Afrique de l’ouest pose ses conditions

Hier à l’hôtel Salam de Bamako, à l’ouverture de la réunion ministérielle de suivi des négociations de l’accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne, Soumaïla Cissé, Président de la Commission de l’Uemoa et Victor Gbeho, Président de la Commission de la Cedeao, ont clairement conditionné la signature de l’APE au financement par l’Union européenne du Programme APE pour le développement (PAPED).

« La partie européenne doit apporter une réponse concrète au financement du PAPED, sans laquelle l’Afrique de l’ouest ne saurait signer l’APE ». C’est en substance la déclaration que Soumaïla Cissé a faite, le 6 mai 2010, à l’ouverture de la réunion ministérielle de suivi des négociations de l’accord de partenariat économique entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne.

Immédiatement après le Président de l’Uemoa, ce fut le tour de Victor Gbeho, Président de la Commission de la Cedeao de revenir à la charge, en appelant l’Union européenne à mobiliser les ressources pour financer le PAPEP.

« Nous attendons un engagement obligatoire et concret de l’Union européenne, avant la conclusion de l’APE », a-t-il laissé entendre. Pour sa part, Jibril Martins-Kuyé, ministre du Commerce et de l’industrie de la République Fédérale du Nigéria, Président en exercice du Comité ministériel de suivi des négociations de l’APE entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne, a invité les pays de la zone qui ont signé les accords intérimaires avec l’Union européenne à s’associer aux autres Etats de la sous région pour la négociation d’un document global dans l’intérêt de tous.

Moctar Ouane, ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, représentant le gouvernement malien à la cérémonie, a soutenu qu’il est essentiel que la réunion de Bamako impulse une nouvelle dynamique au processus de la négociation de l’APE.

A cet égard, il a estimé que « notre région peut et doit, ici et maintenant, être porteuse d’un message fort et positif sur une question cruciale pour le devenir de nos peuples, en particulier dans un contexte de mondialisation ».

Pour cela, Moctar Ouane a indiqué que la rencontre de Bamako peut et doit contribuer à la conclusion d’un accord juste et équilibré entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne, qui réponde aux ambitions de développement économique et social des pays et peuples de la région, à travers la mise en œuvre de programmes d’accompagnement et de mise à niveau de nos secteurs productifs et susceptibles d’accroître la compétitivité de nos filières agricoles et tissus industriels.

Dans cette perspective, le ministre malien a noté que la réunion du Comité ministériel de suivi devra réaliser des compromis dynamiques sur les questions relatives au Programme APE pour le développement (PAPED), à l’offre d’accès aux marchés, aux règles d’origine, à l’évaluation de l’impact fiscal net et au tarif extérieur commun de la CEDEAO. Mieux, il a levé le voile sur les objectifs prioritaires du Mali dans la conclusion d’un APE entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne.

Ce sont : la contribution de l’accord au renforcement de l’intégration régionale, l’accord doit être complet, régional, porteur de développement et bâti sur un taux d’ouverture compatible avec le renforcement et le développement du tissu industriel de nos pays, la réalisation d’un consensus sur l’inclusion des prélèvements communautaires de la Cedeao et de l’Uemoa dans le démantèlement tarifaire ainsi que sur la clause de la nation la plus favorisée et la clause de non exécution, la compatibilité du programme de libéralisation envisagé avec le développement des pays de la région et la nécessité du PAPED à constituer un véritable instrument de développement des pays de la région.

Sur cette dernière question, le ministre malien a estimé que « l’engagement de l’Union européenne doit être ferme, concret et se refléter dans un plan de financement préalable à la conclusion de l’accord ».

Assane Koné

Le Républicain du 07 Mai 2010.