‘’ On note cependant que seuls 15% de femmes maliennes occupent des postes de responsabilités. En outre, les pratiques traditionnelles néfastes, la gestion des défis que posent l’eau potable et l’environnement sont encore très discriminatoires pour les femmes, alourdissant leur charge de travail et les empêchant ainsi de mieux s’insérer dans le tissu économique du pays.
Comme le stipule le projet de politique d’égalité entre les femmes et les hommes, les politiques publiques ne sont pas neutres, car elles produisent des effets différents sur les femmes et les hommes et sur les diverses catégories sociales en fonction de leur statut, de leur âge, de leur rôle dans la famille et dans la société, de leurs conditions socio-économiques, etc. ‘’ Ces indications étaient données, hier, par Mme Mbaranga Gasarabwe, coordonnateur résident des activités opérationnelles du système des Nations Unies et représentant résident du Pnud au Mali, à l’occasion de l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités en genre des agences des Nations Unies et des partenaires nationaux, au Centre Aoua Kéita.
C’était en présence des représentants du gouvernement, des institutions internationales et de l’Unifem. Elle a cependant indiqué qu’au Mali, des avancées notables ont été enregistrées sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes. En effet, a-t-elle ajouté, notre pays fait figure de pionnier pour la ratification de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que d’autres dispositions institutionnelles au niveau international et national. Au niveau social, l’écart entre filles et garçons dans l’enseignement primaire est passé de 76 filles pour 100 garçons en 2003/2004 pour se situer à 80 filles pour 100 garçons en 2006/2007.
Le taux de mortalité maternelle est passé de 582 à 464 décès pour 100.000 naissances vivantes entre 2001 et 2006. Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, a exprimé sa joie de co-présider cette cérémonie, à un moment où la politique nationale d’égalité entre les hommes et les femmes et son plan d’actions ont été déjà élaborés et sont dans le processus d‘adoption. Elle a ajouté : ‘’la réussite du plan d’actions est conditionnée à un certain nombre de facteurs, notamment l’implication, au même niveau de tous les partenaires au développement, le partage d’une même vision et enfin la cohérence dans toutes les activités.
La prise en compte du genre ne signifie point l’exclusion des hommes, bien au contraire, il s’agit de la société dans son intégrité, avec un focus sur les couches les plus vulnérables. Le prochain cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (2010-2016) et le prochain plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (Undaf 2013-2017) ont besoin d’une vision stratégique, donc d’actions anticipatrices. L’intégration du genre devient incontournable. Mais il faut aussi accepter que les sociétés évoluent par rapport à elles mêmes et par rapport au monde extérieur.
‘’ Elle est confortée par l’engagement des Nations Unies à accompagner cette formation. Elle a soutenu que les stratégies sur la base desquelles le système des Nations Unies intervient vont dans le même sens que les préoccupations de son département, à savoir favoriser une meilleure cohérence des interventions et améliorer la prise en compte du genre dans les politiques, programmes et stratégies de développement aussi bien du système des Nations Unies que du gouvernement. Elle a martelé que l’inégalité des sexes limite la croissance.
Elle a souligné que les études de cas à travers l’Afrique et l’analyse macro-économique émergente montrent unanimement que l’inégalité des sexes est une contrainte contre la croissance, d’une part et la réduction de la pauvreté, d’autre part. Les organisateurs ont signalé que l’objectif général de la formation est que les participantes et participants soient en mesure de connaître, de comprendre et de s’habiller, à l’approche ‘’ mainstreaming ‘’, tant du point de vue méthodologique que du point de vue pratique dans le cadre du programme/projet dans lequel ils travaillent.
Baba Dembélé
26 Octobre 2010.